vendredi 5 mars 2010

Photographica 3: Instamatic X-15

Durant les années 70, et quand on a commencé à se promener un peu, on traînait avec nous autres un Instamatic X-15. Un appareil tellement simple qu'un poisson rouge complètement gorlo pourrait s'en servir. Tu mettais la cartouche de film 126 dedans, te refermais la boîte, et t'étais prêt à prendre 24 ou 36 photos mal cadrées. Ironiquement, c'est avec ce truc qui m'a donné la piqûre de la photographie. 

Voici la bibitte. Pas de réglages, pas de mise au point, pas de tataouinage. Tu voyais de quoi digne d'être pris en photo? Clac! Tu pesais sur le déclencheur et pis... c'était tout. Tu crinquais pour faire avancer le film, pis tu prenais une autre photo, pis ainsi de suite jusqu'à que tu ne trouves plus rien d'intéressant à photographier, où que le film soit fini. Un des deux. 


Voici l'arrière de la caméra. À gauche en haut, c'est le viseur. décalé d'avec la lentille, d'où la mention plus haut des photos mal cadrées. Ce qu'on voyait dans le viseur, n'était PAS ce que la caméra voyait. Donc. Le rouge que l'on voit était un bout d'acétate qui s'affichait quand tu étais rendu à la dernière pose. Le levier à droite servait à faire avancer le film une fois la photo prise. Si tu ne faisais pas avancer le film, tu ne pouvais pas prendre de photo. Pratique. Et la fenêtre permettait de voir où on était rendu dans les poses. 

Voici l'intérieur. Plus simple, c'est impossible. Pas besoin de tout rembobiner le film puisque ça se faisait automatiquement dans la cartouche. Pratique (bis). 

L'Instamatic X-15 n'avait pas de flash électronique puisqu'il s'agissait d'un appareil de catégorie Fisher-Price. On utilisait ce que l'on appelait des "flashcubes". 

De quossé?

Voici un "flashcube". Ça été inventé par la compagnie Sylvania quelque part autour de 1965. Le cube contenait quatre ampoules à usage unique et remplies de filaments de zirconium. Aucune pile nécessaire. En connectant un "flashcube" sur le socle de l'appareil prévu à cet effet , il ne suffisait simplement que d'appuyer sur le déclencheur pour produire une brève mais vive lumière. Lorsque l'on faisait avancer le film, un mécanisme se chargeait de faire tourner le "flashcube" pour le prochain usage. L'ampoule sur la photo du haut est inutilisée, et on peut distinguer les filaments à l'intérieur. 

En voulant faire le comique j'ai appuyé sur le déclencheur et je me suis envoyé une "chotte" de "flashcube" vieux de quarante ans à bout portant directement dans la tronche. J'ai vu des "spots" pendant un petit bout. Alors voilà, ma gaffe vous permet de voir à quoi ressemblait un "flashcube" une fois utilisé. Ça m'a rappelé le temps où j'étais gamin et qu'on se faisait prendre en photo. Bougez pas! *Paf* Un coup de "flashcube". Attendez, je vais en prendre une autre! *Paf* Deuxième coup de "flashcube". À la quatrième photo on avait les yeux qui pleuraient. Maintenant, à quoi ressemblaient les photos prises avec un Instamatic X-15. 

Me v'la, quelque part durant l'été de '72 au motel Aladdin, à Atlantic City. Comme je ne sais pas [encore] nager, je me contente d'une modeste saucette de petons dans la partie immensément peu profonde, pendant que ma grand-mère me surveille (enfin, se tient proche). 


Toujours à Wildwood, quelques années plus tard. On avait alors pris soin de choisir un motel un peu plus proche de la mer, laquelle est à marée haute à l'arrière. La photo ci-haut est celle originale et telle que numérisée. On peut voir la teinte tirant un peu sur le orange. 

Voici le même photo que j'ai passée dans la moulinette Photoshop afin de ramener les couleurs à quelque chose de plus proche de ce qu'elles étaient en réalité. On voit ici un exemple parfait de mauvais cadrage dû au viseur de l'appareil qui était décalé par rapport à la lentille. On me voyait centré dans le viseur mais la lentille voyait autre chose. Point bonus à qui pourra identifier la voiture à l'arrière. 

Il arrivait parfois que je demande à pouvoir prendre une photo. J'aimais pas mal ça. D'autres fois, je demandais mais je pouvais pas, parce qu'on ne voulait pas que je gaspille une pose, alors je regardais dans le viseur et j'appuyais sur le bouton dans ma tête, et j'imaginais le résultat. Puis, on me laissait davantage de poses et un jour j'ai même pu utiliser un film complet. J'ai cessé de l'utiliser le jour où ma grand-mère m'a offert un Kodak Disc, un appareil un peu étrange équipé d'un flash électronique et qui utilisait un film négatif circulaire. Mais la véritable révélation viendra quelques années plus tard. Une histoire à suivre!




Le saviez-vous? La plus ancienne photographie connue, Point de vue du Gras, est attribuée à Joseph Nicéphore Niépce. Elle a été prise en 1826 dans la cour du domaine du Gras, dans le village de Saint-Loup-de-Varennes où habitait Niépce.


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