samedi 31 juillet 2010

Tide en 1955



La machine à laver a été inventée en 1908 par la Hurley Machine Company of Chicago, en  Illinois par Alva J. Fisher. Il s'agissait d'un baril en acier galvanisé, et rattachée à un moteur. Toutefois, pas tout le monde qui pouvait se permettre un tel luxe! D'abord l'électricité était un bien de consommation que bien des gens ne pouvaient rêver d'avoir. À l'époque, il y avait des gens, qui, de la fenêtre de leur logis, regardaient les fils électriques qui allaient de poteau en poteau, mais sans pouvoir en profiter. Le lavage? Dans une cuve en fer blanc, une planche à laver, et beaucoup d'huile de bras. Les savons à lessive, introduits vers la fin du 19è siècle, étaient principalement du savon râpé. 

Toujours est-il que la machine à laver ne s'est immiscée que très lentement dans les foyers. Dès la seconde guerre terminée, alors que l'économie de guerre faisait place à une économie de paix, et que le rationnement des matériaux était à toute fin pratique terminé, les industries ont rivalisé d'audace et d'ingéniosité à fabriquer non seulement des appareils efficaces, mais aussi, plus abordables. 

Tide voit le jour en 1946. Il s'agit d'un savon entièrement synthétique développé par Proctor & Gamble et fabriqué tout spécialement pour une utilisation avec les machines à laver. Le design graphique de la marque se distingue particulièrement avec sa présentation vive et attrayante; le mot Tide bien en évidence, et placé sur des cercles concentriques. Et cette présentation, extraordinairement ingénieuse dans sa simplicité, fait de Tide une marque que l'on reconnaît facilement sur les tablettes d'épicerie. encore aujourd'hui, le logo n'a que très peu changé, hormis une légère modernisation. 

La publicité que je vous présente remonte à février 1955 et il se trouve dans cette pub plusieurs éléments intéressants. Il y a d'abord le titre, en haut, qui nous parle des mamans du Québec. C'était la norme sociétale de l'époque, les femmes étant alors majoritairement des mères au foyer.  

Mais il ne faut pas se tromper; madame J-E. Sirois n'est pas son nom à elle. Il s'agit du nom de son mari. À l'époque, les femmes, dans tous les documents, devaient s'identifier au nom de leurs époux. Par exemple, une dame nommée Jeannine Lachance et mariée à Jean Tremblay, devait s'identifier comme madame Jean Tremblay.   

Intéressant de noter que les parents dans cette pub, si elle était diffusée aujourd'hui, pourraient facilement passer pour des grands-parents. Il est à noter qu'à cette époque les femmes continuaient d'avoir des enfants "sur le tard", parfois jusque dans la cinquantaine. Il n'était ainsi pas rarissime qu'une mère ait un enfant alors qu'une de ses filles donnait aussi naissance la même années. On retrouvait ainsi souvent deux enfants du même âge qui jouaient ensembles, sauf que l'un était oncle/tante et l'autre neveu/nièce. 

Toujours est-il que je n'ai sûrement pas besoin de mentionner que Tide existe toujours. 




Le saviez-vous? Contrairement à la croyance populaire les gens du Moyen-âge n’étaient pas allergiques aux bains, en fait ils aimaient beaucoup se tremper, perpétuant ainsi la mode romaine et l’industrie du savon arrivait à peine à fournir à la demande. Les choses ont changé vers la moitié du 14è siècle lorsque la peste noire est arrivée et des mauvaises langues ont alors prétendu que si les pores de la peau s’ouvraient dans les bains cela risquait d’y faire entrer des diablotins et autres mauvais esprits.

jeudi 29 juillet 2010

lapidem pontem

Je vous présente le pont des trois-arches situé aux abords du lac du Moulin. C’est l’un des cinq lacs qu’on retrouve au parc national du Mont-Saint-Bruno qui lui fait partie des neuf collines montérégiennes. Pour rejoindre ce magnifique pont il faut marcher un peu toutefois dans les sentiers boisés qui mènent au sommet. Avec un peu de chance on peut y rencontrer en chemin toute une variété d’oiseaux et de mammifères dont des cerfs de Virginie. Ceux-là par contre se sauvent assez rapidement. Les mésanges par contre, si vous êtes assez patient et habile, peuvent venir grignoter dans le creux de votre main.

Appareil utilisé: Canon Rebel XT.




Le saviez-vous? Le pont des trois-arches a été construit il y a très longtemps par un riche banquier de Montréal, Edson Loy Pease, lequel avait acheté pas moins de 405 hectares sur le mont. Son terrain a été vendu en 1899 à la Mount Bruno Association, acquis par la ville de Saint-Bruno en 1969 puis par le gouvernement du Québec en 1975-76 qui en a finalement fait un parc en 1985.

mardi 27 juillet 2010

Old Vienna en 1956

Tenez, voici un pub de 1956 qui vante la bière Old Vienna. Originalement cette bière de type lager était brassée à Wapakoneta en Ohio par la brasserie City Brewing selon une recette allemande. L’entreprise est passée de père en fils mais au début du 20è siècle on a dû la fermer. C’est Carling O’Keefe qui en a ensuite acheté la recette ainsi que les droits. Aujourd’hui Old Vienna est toujours brassée mais fait partie du catalogue Molson. Par contre elle ne semble pas disponible au Québec alors qu’elle semble assez populaire en Ontario.

Et, parlant du Québec et de 1956, c’est le 14 mars de cette année-là que le ministre Paul Dozois (Union Nationale) annonce que le gouvernement va investir à Montréal une somme de :
Cette somme s’inscrit dans un plan [Dozois] visant à éliminer les taudis de Montréal. Ce plan, comme on s'en doute, n'a pas fait que des heureux, de loin s'en faut. Certes, il se trouvait un certain nombre de bâtiments résolument délabré qui méritaient d'être remplacés mais c'était loin d'être le cas de tout ce qui a été démoli. Plusieurs maisons étaient en parfaite condition et bien entretenues en plus d'avoir des styles architecturaux intéressants. Ces démolitions massives vont laisser la place, entre autres, aux Habitations Jeanne-Mance, qui va connaître son lot tant de supporters que de critiques.




Le saviez-vous? La bière est l’un des plus anciens breuvages produits par les humains. Elle est mentionnée dans des textes mésopotamiens et égyptiens remontant au 5è millénaire avant J.-C.

lundi 26 juillet 2010

Harry et Nana



J’ai fait cette trouvaille il y a un bout de temps. Quelque chose comme au printemps passé je crois. Au début je voulais vous poser une colle et biffer le nom de Mouskouri pour ensuite demander qui était cette chanteuse mystère, parce que faut avouer que sur cette pochette, Mouskouri ressemble à tout sauf Mouskouri. Lorsque j’ai aperçu ce disque je me suis dit qu’il devait y avoir une erreur quelque part! En tournant la pochette je fus bien forcé de me rendre compte qu’il y a eu une époque où Mouskouri n’avait pas sa coupe raie ni ses lunettes. 

Quant au disque lui-même, pour une prise de marché aux puces, il était en très bonne condition et l’écoute a été très agréable. Il a été enregistré en 1964 je crois mais il n’y a que deux tounes où Belafonte et Mouskouri chantent en duo, les autres sont des solos. Je recommande fortement. 



Le saviez-vous? Les première générations de disques 78-tours ont été fabriquées avec de la gomme-laque, fabriquée à partir des sécrétions d’une cochenille asiatique. On a ensuite utilisé des résines synthétiques comme le bakélite puis le vinyle.

samedi 24 juillet 2010

stagnum


C’était un samedi matin d’automne, au début d’octobre. Délimité par les avenues Dunlop, Lajoie, Pratt et Van Horne, y’a un magnifique espace vert; le parc Pratt dont les terrains ont été acquis par la ville d’Outremont en 1929. Faut dire d’emblée que ce n’est pas un parc qu’on pourrait qualifier de très fonctionnel, dans le sens où il n’y a pas de jeux pour enfants ou même de carré de sable. C’est un parc d’agrément, de repos et de relaxation. Aménagé dans une pente il se trouve deux bassins d’eau qui sont alimentés de par un ruisseau qui prend sa source tout en haut et qui serpente au travers des sentiers avec ponceaux. Le bassin qu’on voit est celui d’en-bas et qui jouxte l’avenue Van-Horne. Pas rare d’y voir des canards y patauger. Ce jour-là par contre il n’y en avait point. Le bassin se remplissait plutôt des feuilles des nombreux arbres l’entourant.

Appareil utilisé: Canon Powershot A60. 




Le saviez-vous? Au premier jour d’automne le Soleil est aligné très exactement entre le sud et le nord de la Terre. Le jour et la nuit ont alors la même durée. C’est ce que nous appelons l’équinoxe, du latin «
aequus» et qui veut dire «égal».

L'assurance-maladie...



Il est quand même ironique de constater jusqu'a quel point il était alors facile à cette époque de s'inscrire à l'assurance-maladie du Québec. Un seul coupon de journal et le tour était joué. 

L'apparition du régime universel d'assurance-santé, auquel beaucoup de médecins à l'époque se sont opposés, a permis aux gens de pouvoir recevoir des soins de santé sans avoir à sortir le carnet de chèque. C'est une convention sociale que nous avons convenu, ce qui nous évite d'avoir à payer des sommes importante à payer pour des soins médicaux. Par exemple, aux États Unis, un accouchement peut coûter enter 10,000$ et 30,000$, tout dépendant des services reçus. L'on dira, peut-être avec raison, que le système a ses ratés, que les cliniques ne sont pas toujours accessibles, que l'arrivée du privé a été une grosse erreur, et qu'on aurait pu se passer de la franchise santé, mais il n'en reste que si vous avez besoin de soins importants, vous n'aurez pas besoin de fabriquer des quantités industrielles de drogue afin de payer votre facture.




Le saviez-vous? C'est en 1970, année de parution de cette publicité, qu'Yvon Deschamps lance son troisième album: Le p'tit Jésus/Le fœtus. Il donne également plus de 240 représentations au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, dans lesquelles sont inclus de nouveaux monologues tels Dans ma cour et Cable TV.

lundi 19 juillet 2010

Photographica 7: Canon Powershot A60

Quelque part vers la mi-mai en 2003. Je suis maintenant parfaitement vendu à l'idée de la photo numérique après avoir joué avec un Powershot A20 et je m'en vais valser chez Image Point, une boutique photo sur Ste-Catherine qu'un ami photographe ma recommandé. J'ai beau avoir z'yeuté les z'internets concernant les appareils, mon idée n'est vraiment pas faite quand à un potentiel appareil. 

Ça faisait un bail que j'avais pas battu de la galoche dans une boutique photo. Toujours impressionnant de voir tous les accessoires en montre, dont pas mal pour les pros. Ce dont je suis pas, mais alors là pas pantoute. Les appareils numériques sont dans le fond. D'un bord y'a les modèles SLR numériques, trop dispendieux selon le ministre des finances qui loge dans ma caboche et de l'autre, les appareils compacts. 

Le type qui vient me voir m'apparaît sympa. Il semble connaître son affaire. Il me montre les différents modèles; là, y'a un Nikon Coolpix 3100, 3 mégapixels, là, un Olympus Stylus 300. À côté, un Minolta S414 et son voisin est un Ricoh Caplio RR330. Et ici Canon Powershot G3, un Powershot A60 et un Nikon Coolpix 5700. On regarde un, puis l'autre, observe les fonctionnalités, examine les particularités et tout, incluant, bien entendu, le prix. Finalement, il me propose le Powershot A60. Juste 2 mégapixels, mais avec les pleins contrôles manuels. Assez compact, très bonne qualité d'image, mais gourmand; quatre piles AA. Et le prix est bon. Allez hop! Pesez, c'est enlevé! Évidemment, faut y rajouter quelques bébelles d'usage; un petit sac de transport qui s'attache à la ceinture, et une carte-mémoire d'une capacité un peu plus grande que celle incluse dans la boîte... 

Même si j'ai tâté le A20, et que j'ai pas mal fait de photo argentique avec mon Pentax K-1000, je suis parfaitement néophyte en matière de photographie numérique. Heureusement, y'a un manuel d'instructions très étoffé dans la boîte. J'ai donc pas tardé, dès la première opportunité, à amener ma nouvelle acquisition avec moi afin d'effectuer un "essai routier". 

Voici une des premières photos prises avec l'appareil. Vous allez me dire; hé! comment ça que c'est en couleurs? Oui, bon. D'abord, je me remettais à la photographie suite à une pause de plusieurs années et c'était plus important de me réaccoutumer avec le hobby et de me familiariser avec l'appareil sur le terrain avant de me relancer dans le noir et blanc. Ceci étant dit, j'ai pu constater que l'appareil offrait de très bonnes performances; un excellent rendu des couleurs et bon contraste. Si le mode automatique se tire très bien d'affaire, le mode manuel permet d'obtenir de meilleurs résultats et de tirer le maximum des capacités de l'appareil. Mon auditoire semble aussi que moi. 

Environ 3 secondes. C'est le temps qu'il faut pour mettre l'appareil en marche et prendre une photo. environ 5 secondes est le temps qu'il faut pour la photo passe du capteur à la carte-mémoire. Comme on peut le voir aussi sur mon sujet non-volontaire, le degré de détails est assez considérable. 


Cette journée-là, le temps était gris, avec des variations au début puis ça s'est transformé en un gris uniforme. Très pratique si l'on photographie des sujets qui reflètent beaucoup la lumière du soleil et qui peuvent causer des éclats lumineux pas toujours faciles à gérer. Ici, on peut très bien distinguer les détails argentés de ce toit mansard, ainsi que l'ornementation de bois ouvré. L'appareil rend très bien aussi les détails de la verdure abondante. 


Le bruit dans la photo numérique, que j'appelais "grain" en photo argentique, est le résultats de pixels aberrants, ou si on veut: des picots, souvent de couleurs différentes. Ici je me trouvais dans une foire ambulante, et photographier cette grande roue posait un petit défi; éviter de créer du bruit le plus possible dans les zones ombragées tout en conservant la luminosité du reste du manège et du ciel. Ici, le Powershot, avec des ajustements manuels, s'est très bien tiré d'affaires. 

Et c'est comme ça que je me suis remis, semi-sérieusement, à la photographie, et renouer, tranquillement avec le format noir et blanc que j'appréciais tant durant les années 80. Avec cet  appareil, j'ai retrouvé la simplicité d'utilisation de l'Instamatic, et le plein contrôle manuel du Pentax, le tout avec une excellente qualité d'image sans les frais de développement. 



Le saviez-vous? La compagnie Canon a été fondée en 1933 en tant que "Precision Optical Industry Co. Ltd.", et la compagnie a rapidement produit son premier prototype de caméra qu'elle a nommé "Kannon", d'après la déesse Bouddhiste de la miséricorde. La compagnie a ensuite choisi d'opter pour une version simplifiée, soit Canon, comme nouveau nom d'entreprise. 

dimanche 18 juillet 2010

Big League Chew



C'est fou comme le temps passe vite. Il n'y a pas si longtemps on fêtait le 30è anniversaire de Big League Chew, une gomme était tranchée en fines lamelles et empaquetée dans une poche en aluminium. L'idée derrière ce concept était tout simplement d'offrir aux gamins une gomme qui se présentait et se mâchait comme le tabac à chiquer que les joueurs de baseball utilisent souvent. Je me souviens avoir vu cette pub à la télé, essentiellement les samedis matins en regardant les dessins animés. C’était assez populaire et mes amis et moi avions tous l’air de hamsters faisant leurs provisions pour l’hiver. 






Le saviez-vous? Parce que les gens sont trop cochons, il n’y aucune gomme à mâcher en vente à Disneyworld. Cette interdiction viendrait de Disney lui-même qui voulait s’assurer qu’aucun visiteur ne mette le pied sur de la gomme fraîchement crachée par terre.

samedi 17 juillet 2010

nudus IV


La représentation du corps humain dans l'art ne remonte pas à hier puisque l'une des plus vieilles représentations en ce sens est la Vénus de Willendorf, laquelle remonterait au Paléolithique supérieur. Les Égyptiens, Grecs et Romains n'ont pas fait exception, tout comme les nombreux artistes de la Renaissance et tous ceux qui ont suivi durant les époques qui se sont succédées. La photographie, comme le fusain, la sculpture ou la peinture, ne représente qu'un autre moyen de représenter cette merveilleuse machine.

Quant à la photo d’aujourd’hui la technique utilisée est d’une simplicité désarmante; une ampoule de 40 watts a été déposée sur une table et j’ai fermé la lumière dans la pièce. Un peu d’ajustements dans la caméra et hop! Le tour est joué.

Appareil utilisé: Canon Powershot A60. 





Le saviez-vous? Un globule rouge peut parcourir votre corps en entier et revenir à son point de départ en moins de 20 secondes.

L'écureuil malin

 
























Vestiges du passé

En septembre 2005 je suis allé dîner avec une bonne amie dans le Vieux-Montréal et c’est tout à fait par hasard, avant d'aller la rencontrer, que je suis tombé sur un tronçon de la rue McGill complètement en chantier. Les travaux consistaient à remplacer des tuyaux d’aqueduc je crois. Pour y parvenir, les ouvriers ont dû concasser tout le côté est de McGill et ce, entre Notre-Dame et la place d’Youville. Ces travaux auraient été tout ce qu’il y a de plus banal si ça n’avait été de ce que les ouvriers ont trouvé en cassant ladite rue.
 
 
Difficile à dire si les ouvriers savaient qu’ils allaient trouver sous terre de vieux rails de tramway. Lorsque l’on s’est cavalièrement débarrassé des tramways en 1959 on a vite fait de tout recouvrir d’asphalte, histoire d’oublier ces vieilles reliques le plus rapidement possible. Avec le temps on en est venu justement à ça : oublier. Alors pas étonnant que de pareilles découvertes se fassent de temps à autre. Chose certaine enlever ces rails ainsi que les traverses de bois n’a pas dû être un travail facile. Regardons néanmoins plus en détails ce qu’ils ont trouvé:
1. La couche d’asphalte actuelle (il est possible qu’il y en ait une deuxième)

2. Les rails. Celles-ci se trouvaient sous la portion ouest de McGill

3. Les traverses de bois. Ceux-ci étaient bien placés au sol et les rails solidement fixées sur ceux-ci

4. Le pavé. Très utile autour des rails et j’explique avec l’aide de la photo ici en dessous:

La présence de pavé peut surprendre et certains pourraient même se demander pourquoi on n’a tout simplement pas asphalté. Ici et là en ville, alors que surgissent ces fantômes urbains du passé, comme en témoigne cette portion de voie que j’ai trouvé sur la rue d’Youville tout juste au sud de l’ancien édifice des douanes. Mais alors, pourquoi un tel agencement? Pour mieux expliquer je vais y aller d’une petite mise en situation. Reculons maintenant, si vous le voulez bien, au temps où des tramways circulaient et imaginons que ce petit bout de tronçon a besoin de certaines réparations. Les cantonniers arrivent, ôtent tout le pavé nécessaire aux travaux, effectuent lesdits travaux et ensuite replacent le pavé. Ni vu ni connu et aucun besoin de casser de l’asphalte. Ingénieux, non?

Y’a une autre question revient souvent; pourquoi avoir pavé par-dessus les rails plutôt que de les enlever? Encore une fois il faut se remettre dans le contexte de l’époque. A la fin des années cinquante on voit la prochaine décennie comme étant celle qui propulsera Montréal dans l’avenir de façon significative. Pour l’administration municipale, cette « modernité » est majoritairement symbolisée par l’automobile, la nouvelle reine de la ville. Et pour cette royauté on ne déroulera pas un tapis rouge, mais bien un tapis d’asphalte. Plusieurs même.

On a d’abord procédé à l’enlèvement de certains tronçons de voies mais on s’est vite rendu compte que ça prenait du temps. Beaucoup trop de temps. Et derrière, la reine automobile faisait de gros soupirs et tapait du pied (enfin, de la roue). Et parce que sa majesté ne se pouvait plus d’attendre on a tout simplement décidé que ce serait plus rapide d’asphalter par-dessus tout ce qu’il pouvait y avoir de voies restantes. Avec le temps et les éléments, l’asphalte se détériore et laisse resurgir de çà et là ces petits bouts de notre histoire qu’on a préféré oublier.



Le saviez-vous? C’est le dimanche 30 août 1959 que l’on a officiellement retiré les tramways à Montréal. Les deux derniers circuits étaient alors le 45 Papineau et le 54 Rosemont. Plus de 200,000 personnes ont assisté à la mise à la retraite des valeureux «p’tits chars».