mercredi 28 décembre 2011

Les fêtes au temps jadis...

Dans la Rome antique, les citoyens fêtaient les Saturnales : d'abord du 17 au 21 décembre, puis plus tard du 17 au 24 décembre, les hommes et les femmes portaient des guirlandes autour du cou et s'offraient toutes sortes de cadeaux. Les gens sacrifiaient aussi symboliquement un mannequin représentant un jeune homme, pensant ainsi transmettre la vitalité du personnage à la nouvelle année. 

Attestée à Rome, sous le pontificat de l'évêque Libère (entre 352 et 366), une fête de l'incarnation du Sauveur se déroule le 25 décembre à l'occasion de laquelle l'évêque rassemble les chrétiens dans la basilique nouvellement construite au Vatican, achevée en 354, dans un cadre plus général qui apparaît comme celui de la constitution d'un calendrier liturgique destiné à concurrencer, à Rome, les réjouissances païennes. 

Les premières crèches ressemblant à celles que nous connaissons (mise en scène occasionnelle et passagère de la Nativité non plus sur des peintures, fresques, mosaïques ou bas-reliefs mais avec des statues « indépendantes ») font leur apparition dans les églises et les couvents au xvie siècle, d'abord en Italie69. Elles se répandent dans les demeures d'aristocrates au xviie siècle, époque à laquelle Noël devient non seulement une fête religieuse célébrée à l'église mais aussi une fête familiale plus intime70.


Dans les pays réformés, les célébrations de Noël, fête jugée trop païenne ou trop catholique, sont limitées. Interdites en Angleterre à partir de 1647, elles sont rétablies en 1660 mais restent mal vues de la majorité du clergé anglais. En Amérique du Nord à Boston, les premiers colons interdisent les célébrations de Noël. L'interdit sera levé en 1681.

Bien qu’elle demeure essentiellement religieuse tout au long de la Nouvelle-France, la fête de Noël prend du faste avec le temps. « La crèche fait son apparition, ainsi que l’enfant Jésus en cire. Elle devient peu à peu aussi une occasion de réjouissances. Les communautés religieuses confectionnent des gâteries pour les enfants, la messe de minuit devient un événement social d’importance auquel on assiste dans ses plus beaux vêtements. Le clergé se plaint même que des ivrognes viennent perturber les célébrations religieuses. »

La conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques aura peu d’effet sur la manière dont est célébrée la fête de Noël au Canada français, sinon de permettre l’introduction du sapin de Noël. « Le sapin de Noël était alors une tradition essentiellement allemande. Le premier sapin de Noël a vu le jour à Sorel en 1781, grâce à l’initiative d’un général britannique d’origine allemande. »

Et au 20è siècle, Noël devient la fête à laquelle nous sommes habitués aujourd'hui; sapin, décorations, échange de cadeaux enveloppés, repas somptueux, et enfants aux yeux plein d'étoiles. 

Aujourd'hui je vous propose en images, un retour vers un passé pas si lointain où l'on voit des gens se préparer à la période des Fêtes. 

Pour cette famille au matin de Noël, un arbre relativement modeste, mais au pied duquel on peut voir un jeu de croquet, Helipse Croquet, ainsi qu'une magnifique maison de poupées. Si certains jouets pouvaient être achetés dans des boutiques, d'autres étaient fabriqués par des artisans habiles. 

Il serait difficile de dire avec exactitude d'où vient cette magnifique tradition d'avoir un train électrique au pied de l'arbre de Noël. Le train ne semble pas électrique, mais plutôt mû par un mécanisme à remontoir, ce qui faisait du train un cadeau beaucoup moins dispendieux. Il se trouve néanmoins au milieu d'un superbe diorama où l'on peut voir des petits personnages, quelques accessoires, ainsi qu'un maison, à gauche. 

Facile de déterminer ici qu'il s'agit d'une famille fort aisée. Il y a d'abord ce gigantesque sapin bien garni de décorations de tous genres. Puis, les cadeaux. Nombreux. On note un camion de pompiers, une voiturette à pédale, un ballon, une brouette en métal, un camion, et d'autres qu'il est un peu difficile d'identifier. Chose certaine, ces enfants ont certainement dû passer un Noël bien garni. 

Encore une scène qui témoigne de la richesse des gens qui habitent la maison où cette photo a été prise. Non seulement un arbre chargé, mais aussi une solide base en bois sur laquelle a été assemblée un circuit de train, lequel passe au travers une campagne. On peut y voir un moulin, un pont couvert, des sentiers, un ruisseau, des gens et des animaux. Le tout ceinturé d'une belle clôture. 

Voici une scène bien joyeuse. Un Père Noël, accompagné d'un lutin qui semble mener le jeu, fait ici la démonstration d'une sublime voiture à pédales. Était-ce un prix à faire tirer? Nul ne le sait mais bien des enfants regardent l'objet avec curiosité et envie.

Voici les mêmes personnages que dans la photo précédente. On les voit ici débarquer une caisse d'un camion de livraison appartenant à une compagnie ferroviaire. Est-ce que la boîte serait remplie de présents?

Un autre train, possiblement à remontoir, dont la voie fait le tour d'un intéressant diorama où se trouvent des maisons, des arbres enneigés, mais aussi un petit réseau routier avec une petite voiture. Pour un enfant de cette époque, il y a ici de quoi s'amuser pendant des heures. 

Pour les enfants issus de familles pauvres, et dont la plupart devaient travailler dans des usines insalubres, parfois à l'âge de huit ou neuf ans, Noël était une période où le seul luxe abordable était de rêver. Ce jeune garçon semble admirer ici des jouets qu'il sait qu'il n'aura jamais. 

Aux antipodes de l'enfant précédent, il y a celui qui est visiblement enfant unique et dont les parents sont financièrement fort aise. Il aura certainement de quoi s'amuser avec tous ces cadeaux dont une trottinette, un camion de pompier, des soldats de bois, une voiture sport et bien d'autres choses!

En terminant, voici quelques jouets figurant dans la vitrine d'une boutique de jouets. On voit ici, bien en évidence, un ensemble de train électrique Lionel. À droite on voit la fameuse machine à vapeur avec laquelle les enfants apprenaient le concept de la force motrice mue par la vapeur. Ces machines ont été très populaires jusque dans les années 60. Au centre, des pistolets-jouets mais qui semblent bien réels. Et, à droite et à gauche en-bas, des ensembles de lumières de Noël, et dont les fils électriques ont des gaines en tissu. 




Le saviez-vous? La compagnie Lionel a commencé à vendre des ensembles de trains pour enfants dès 1900 et a fait rêver des générations d'enfants. La compagnie a été vendue en 1969 à General Mills, et après avoir passé dans d'autres mains, elle a finalement déclaré faillite le 1er mai 2008. 

dimanche 25 décembre 2011

Joyeux Noël!


De la part du Studio Pluche, je vous souhaite de passer un merveilleux Noël avec vos proches et d'en profiter pleinement. Avec modération, bien entendu!

vendredi 23 décembre 2011

L'anxiété de Noël

L'école venait de finir et faisait relâche pour le temps des fêtes. Merveilleuse période sans devoirs ni leçons où il y aurait des cadeaux et de la bonne bouffe à des heures impossibles. A quelques jours de noël le p'tit proutte que j'étais ne tenait pas en place. Un de mes petits plaisir coupable à cette époque était de m'étendre sur mon lit et de feuilleter les catalogues qu'on avait dans la maison. La section des jouets, évidemment dont je partage avec vous quelques pages.









prōdambŭlo


Je sortais de chez le dentiste et j'avais une faim terrible, rêvant d'attaquer un bon gros repas mais comme j'étais encore sous l'effet anesthésiant de la lidocaïne il a fallu que j'attende que ça se dissipe un peu. rien de plus désagréable que de manger quelque chose quand on ne sent même pas sa mâchoire... Alors en attendant j'ai entrepris de me changer les idées en sortant mon appareil. Cette photo fait partie du lot que j'ai pris cet après-midi là. Sur une clôture se trouvait cette vieille bécane divorcée de sa chaîne, aux pneus sur le plat et couverte d'une semi-généreuse couche de rouille. Même pas cadenassée.





Le saviez-vous? CCM est une compagnie qui a été fondée en 1899 à Weston en Ontario. CCM sont les initiales de Canadian Cycle & Motor Company.

samedi 17 décembre 2011

Publicité de Coca-Cola, 1955.



Aujourd'hui je vous propose une autre magnifique illustration de Haddon Sundblom pour Coca-Cola mais cette fois pour décembre 1955. Sundbloom, qui a créé bien d'autres illustrations que le Père Noël pour Coca Cola, a été une inspiration directe pour d'autres artistes comme Harold W. McCauley, Gil Elvgren, Edward Runci, Joyce Ballantyne, Art Frahm et Harry Ekman. 





Le saviez-vous? La dernière commission de Sundbloom a été la page couverture du numéro de décembre 1972 de Playboy. 

jeudi 15 décembre 2011

Coca-Cola et le Père noël en 1954

Publicité de décembre 1954, illustration de Haddon Sundblom.

La publicité du jour n'a pas besoin de présentation puisque deux figures emblématiques y figurent; le Père Noël et la boisson gazeuse Coca-Cola. Il semble toutefois y avoir une certaine légende urbaine quant à l'apparence classique du personnage à la barbe blanche et que cette apparence aurait été créée par la compagnie Coca-cola elle-même. Alors, est-ce que la compagnie a véritablement été derrière l'image du personnage tel qu'on le connaît aujourd'hui ou bien s'agit t-il réellement d'une légende urbaine?

Voyons voir d'un peu plus près...

La première interprétation du Père Noël en Amérique fut écrite et publiée par Washington Irving en 1809. Irving venait alors de joindre les rangs de la New-York Historical Society fondée cinq ans plus tôt par l'influent patriote John Pintard. Il faut mentionner ici qu'avant la Révolution Américaine le pauvre Saint-Nicolas n'en menait pas large puisque les premières colonies étaient surtout constituées de Puritains et autre réformistes Protestants et ces gens-là, eh bien disons qu'ils ne voyaient pas les saints d'un très bon œil.

Donc, Irving prend la plume et écrit une fiction à saveur satirique, Knickerbocker's History of New-York avec un certain nombre de références à Saint-Nicolas; que la figure de proue du premier navire Hollandais à arriver en Amérique était celle de Saint-Nicolas, que le jour de Saint-Nicolas était observé dans les premières colonies, que la première église construite le fut à son nom et que Saint-Nicolas lui-même descendait dans les cheminées pour apporter des cadeaux. Le 6 décembre 1810 John Pintard demanda à l'artiste Alexander Anderson de créer la première image nord-américaine de Saint-Nicolas. Anderson illustra alors le personnage distribuant des cadeaux et friandises dans des bas suspendus au-dessus de la cheminée.

Le 19è siècle était, ne l'oublions pas, une grande période de transition culturelle alors qu'artistes et illustrateurs tentaient de domestiquer la période de Noël. En 1821 parut un livre lithographié, Children's Friend où un Sante Claus, arrivant du Pôle Nord à bord d'un traîneau tiré par un renne volant (un seul). Le personnage eut dans cette histoire les premières fonctions "didacticiennes" qu'on lui connaît aujourd'hui, à savoir qu'il récompensait les enfants sages mais punissait également les moins sages. Il n'était toutefois pas habillé d'un costume rouge mais bien d'un manteau et d'un long chapeau en fourrure.

Illustration de Children's Friend, 1821.

En 1923 la popularité du personnage s'agrandit avec la parution d'un poème alors destiné à devenir très populaire et qui s'intitulait "A Visit from St. Nicholas" aujourd'hui mieux connu sous le titre "The Night Before Christmas". Bien que le poème fut largement inspiré par le texte de Washington Irving, certaines sources prétendent qu'il aurait plutôt été écrit en 1807 ou 1809 par un certain Clement Clark Moore. Le poème reprit le concept de Saint-Nicolas qui descendait dans les cheminées avec un gros sac plein de cadeaux ainsi que du traîneau qui devint alors tiré non pas par un mais bien par huit rennes nommés Dasher, Dancer, Prancer, Vixen, Comet, Cupid, Dunder et Blixem. Quoiqu'il en soit, le poème devint un classique et eut une énorme influence sur l'américanisation de Saint-Nicolas.

Plusieurs années plus tard d'autres artistes et écrivains contribuèrent à changer l'apparence elfique de Saint-Nicolas. En 1863, durant la Guerre Civile, Thomas Nast commença à produire une série d'illustrations en noir et blanc dans le magazine Harper's Weekly en s'inspirant des descriptions faites dans le conte d'Irving et du poème de 1823. Ces illustrations montrèrent un Saint-Nicolas bien en chair avec une grande barbe et habillé de vêtements avec des garnitures de fourrure sans oublier la pipe.  Et saviez-vous que le personnage supportait l'Union et le président Lincoln?

 Illustration de Thomas Nast, deuxième moitié du 19ème siècle.

Nast continua à illustrer Saint Nicolas jusqu'en 1886 et son travail eut une influence considérable sur le Santa Claus nord-américain incluant un changement d'apparence et aussi un nouveau nom; Santa Claus, une adaptation phonétique de l'allemand Sankt Niklaus.

Illustration de Norman Rockwell, 1922.

Illustration de N.C. Wyeth, 1925.

Les années 20 furent déterminantes pour l'apparence définitive de Santa Claus en commençant par Normand Rockwell avec sa couverture du Saturday Evening Post du 2 décembre 1922, par N.C. Wyeth en 1925 et puis par J.C. Leyendecker également pour sa couverture du Saturday Evening Post, édition du 26 décembre 1925. En 1931 l'illustrateur Haddon Sundblom débuta une association avec Coca-Cola qui 35 ans, une collaboration qui non seulement popularisa Santa Claus et l'établit fermement comme une icône de la culture commerciale contemporaine. Donc, si Coca-Cola ne fut pas directement responsable de l'image actuelle du Père Noël la compagnie contribua très certainement à la cimenter.




Le saviez-vous? Il se consomme environ 55 milliards de breuvages chaque jour sur la planète. De ceux-là, 3% appartiennent ou sont vendus sous license par Coca Cola. On évalue d'ailleurs la valeur de la marque de commerce à environ 83 milliards de dollars. 

Le gros bonhomme rouge


Tenez, me v'la en décembre 1967 au magasin Eaton du centre-ville à quelques semaines de Noël. Il s'agit ici de ma première rencontre avec cet étrange personnage qui supposément apportait des cadeaux à la maison durant la nuit de Noël. 

Le magasin Eaton dans ce temps-là durant la période de Noël c'était quelque chose. Entrer dans le département des jouets c'était comme entrer dans un autre monde tellement il y avait des décorations colorées partout. Ah, et puis y'avait aussi le fameux p'tit train; merveilleuse réplique d'une véritable locomotive à vapeur du CN dans laquelle on prenait place et qui nous faisait faire un p'tit tour dans le magasin. 

Je ne me souviens pas très exactement ce que j'ai pu lui demander au Père Noël, ça fait un p'tit bout de ça quand même. Mais il n'a pas été chiche si je prends en considération ce qu'il m'a donné la veille de Noël. Et les Noëls suivants. Je vous montrerai ça bientôt, vous verrez.

Comme tous les gamins j'ai cru au Père Noël mais en ce qui me concerne ça n'a pas duré bien longtemps. Dès l'âge de cinq ou six ans j'avais parfaitement saisi le truc puisque j'avais cette habitude de fouiller partout. Le dessous du lit (pas le mien)de hockey sur table. Ben didon, que je me suis dit, soit le Père Noël est trop occupé pour m'amener mes cadeaux la veille ou bedon on me racontait des bobards. Et puis, s'il apporte des cadeaux pré-enveloppés la veille, à quoi servent tous ces jouets sur les tablettes des magasins et que les parents achètent? Je vous le demande. La conclusion en ce qui me concerne a été assez facile à tirer. J'ai tout de même continué àaller m'asseoir sur les genoux du bonhomme parce que bon, ce qu'on ferait pas pour un suçon gratis.




Le saviez-vous? Le train du magasin Eaton de Montréal et de Toronto étaient identiques et se voulaient des répliques parfaites à l'échelle d'une locomotive du CN aujourd'hui exposée au Musée des sciences et de la technologie à Ottawa. 

dimanche 11 décembre 2011

Du bon temps


Nous sommes en 1957 et Dean Martin est au Copa Room, la salle de spectacles du célèbre Sands de Las Vegas. Dean s'amuse avec les gens dans la salle, plus particulièrement ceux devant la scène. L'oeil attentif aura reconnu Jack Benny, Debbie Reynolds, Lucille Ball et Desi Arnaz. C'était la glorieuse époque où le Rat Pack s'amusait avec Vegas comme un manège.





Le saviez-vous? Dean Martin était un amateur de "comics", mais il était trop gêné pour aller se les procurer lui-même, alors c'est Jerry Lewis qui allait les acheter pour lui. 

mercredi 7 décembre 2011

Les guimauves Jet en 1979



Si les années 50 ont été celles de la couleur et que les années 60 ont été celles du «peace & love», les années 70 ont été celles du sucre. Oui mes amis. Les céréales, les biscuits, les gâteaux, se vantaient sur leurs emballages et leurs publicités d'ajouter du sucre dans leurs aliments. C'était bon. C'était accrocheur. C'était vendeur.

Il y avait de ces pubs télévisées qu'on voyait souvent au retour de l'école entre deux dessins animés. C'était le bon moment car plusieurs femmes au foyer regardaient souvent la télé dans la cuisine tout en préparant le souper. Ça donnait des idées. Un peu comme dans cette pub de 1979 on l'on ne se formalise en rien à propos du sucre. De la guimauve? Un panier bien plein. Et pas trempées dans une mopette de fondue au chocolat, que diable! Dans une fondue au CARAMEL!!!! Trempez d'aplomb! Mettez-en c'pas de l'onguent! Le truc absolument impayable dans cette pub c'est la voix hors-champs, sophistiquée à souhait, et qui annonce les guimauves dans le caramel Kraft comme si c'était une mousse au caviar. Un peu plus et on aurait eu droit à du Beethoven en sourdine.



Le saviez-vous? Le sucre a déjà été considéré comme étant une épice plutôt qu'un édulcorant. En effet, lorsqu'il a été introduit au 12è siècle en Angleterre, le sucre a été groupé avec le gingembre, le safran et la cannelle. Bien entendu, le sucre était alors un luxe que seul la royauté pouvait s'offrir.  

Il y a 70 ans

Ça se passait le 7 décembre 1941, il y a très exactement 70 ans. A ce moment-là le Canada était déjà en guerre avec l'Allemagne depuis déjà deux ans, tout comme la Grande-Bretagne, la France et l'Australie. Les États-Unis par contre n'avaient pas encore déclaré la guerre à personne quoique leurs relations avec le Japon n'étaient pas exactement au beau fixe. Tout cela allait toutefois changer. Rapidement et radicalement.

Pearl Harbor était un petit coin bucolique de l'archipel d'Hawaï avec tout ce qu'on peut imaginer d'exotique pour une région comme celle-là. Mais Pearl Harbor était aussi une base navale pour la flotte du Pacifique de la U.S.Navy où se trouvaient l'essentiel de la force navale américaine; destroyers, corvettes, croiseurs, cuirassés,sous-marins et porte-avions. Il y avait aussi une force aérienne dont les avions se trouvaient dans des bases situées tout près dont Hickam, Wheeler et Bellows.

Donc c'est un dimanche matin bien tranquille en ce 7 décembre. Pearl Harbor est baigné des lueurs de l'aube. Il n'y a d'ailleurs que bien peu d'activités ni sur la base navale ni sur les pistes et la majorité du personnel militaire est encore sous la couette.

Les choses sont un peu différentes au nord des îles. En effet, les eaux froides du Pacifique sont fendues par une flotte de navires impressionnante qui comprend entre autres les porte-avions Akagi, Kaga, Soryu, Hiryu, Shokaku et Zuikaku. Les ponts sont couverts d'avions dont les moteurs vrombissent. Plus de 183 de ces avions, des bombardiers décollent par vagues successives pour se regrouper en formation dans les nuages. Leur cible: Pearl Harbor. Plus précisément la base navale où se trouvaient ce que l'on nommait «Battleship Row» où les cuirassés étaient tous amarrés.



Un peu partout les Américains se réveillent au son des bombes qui explosent et des messages transmis dans les haut-parleurs partout qui indiquent clairement qu'il ne s'agit pas d'un exercice; «Air raid Pearl Harbor. This is not drill». C'est évidemment la confusion la plus totale lorsque les marins arrivent à l'extérieur. Les bombes explosent partout et il y a des avions japonais plein le ciel. Ces derniers utilisent aussi des torpilles modifiées avec des ailerons en bois afin qu'elles ne s'enfoncent pas dans la vase du lagon de Pearl Harbor, qui n'est très profond. Les pistes d'aviation sont aussi ciblées et plusieurs avions américains sont facilement détruits puisqu'ils étaient tous cordés les uns sur les autres afin d'éviter des actes de sabotage.

Dans toute la cohue les Américains parviennent toutefois à monter une défense malgré le peu de préparations. On parvient à abattre un certain nombre d'avions japonais et, par mégarde des avions américains dont cinq qui arrivaient du porte-avions USS Enterprise. Les Japonais ne manquent pas d'attaquer aussi les baraques mais la bombe la plus meurtrière en est une de 16 pouces qui tombe sur le pont avant du cuirassé USS Arizona. Elle traverse le pont et explose là où se trouve la réserve des munitions. créant ainsi une explosion monstre qui souffle complètement l'avant du navire, tuant dès ce moment 1,177 marins. Cette déflagration à elle seule est responsable de la moitié des décès.

 Photographie prise au moment où l'Arizona explose.

La deuxième vague étant passé, les Américains se tiennent prêts pour une troisième. Des officiers japonais exortent l'amiral Nagumo d'envoyer une troisième attaque afin de cibler des endroits comme les réserves de carburant, les dépôts et les cales sèches qui n'ont mystérieusement pas été touchés mais Nagumo refuse, estimant que les deux attaques avaient accompli ce que le Japon désirait. Sa décision s'appuyait sur plusieurs facteurs; d'abord il ne savait pas où se trouvaient les porte-avions américains et s'il étaient proches ils pouvaient lancer une contre-attaque. La flotte japonaise était aussi à portée des avions américains dont il ignorait le nombre qui n'avaient pas été détruits. C'était aussi sans compter tout le temps qu'il aurait fallu pour que les avions japonais reviennent se réarmer, faire le plein de carburant et repartir. L'amiral Yamamoto, s'il avait d'abord supporté Nagumo, se ravisa plus tard, estimant que de ne pas avoir envoyé une troisième attaque avait été une erreur monumentale.

Télégramme envoyé durant l'attaque. On précise qu'il ne s'agit pas d'un exercice mais d'une attaque bien réelle. 

En effet, beaucoup de navires américains avaient été endommagés dont l'USS Arizona qui avait été complètement détruit. Par contre, nombre d'autres avaient coulé dans les eaux peu profondes. L'Oklahoma, le West Virginia, le California,le Nevada, le Tennessee, le Maryland, le Pennsylvania, l'Utah, le Raleigh, l'Honolulu, le Cassin, le Downes, le Shaw, l'Oglala, le Vestal et le Curtiss furent tous renfloués, réparés et retournés au front. Les champs aériens avaient subi de lourds dommages mais les dépôts de carburants étaient tous intact et les porte-avions aussi puisqu'ils étaient assez éloignés. Au total ce sont plus de 2,402 personnes qui ont perdu la vie dans cette attaque.

Celle-ci a provoqué l'entrée en guerre des États-Unis qui ont alors déclaré la guerre non seulement au Japon mais aussi à l'Allemagne. Le Canada s'y joint et déclare à son tour la guerre au Japon mais si la participation militaire canadienne fut principalement au front européen on a toutefois dépêché des soldats pour défendre Hong Kong qui était alors une colonie britannique. Ainsi, en décembre 1941 deux bataillons de soldats y ont été envoyés; essentiellement les Winnipegs Grenadiers et des Royal Rifles of Canada, lesquels ont eu à se mesurer à des soldats Japonais qui étaient solidement entraînés. Hong Kong ne put être défendue et le 25 décembre tous ceux qui n'avaient pas été tués au combat ont été faits prisonniers. Les conditions de détention ont été très pénibles. La malnutrition et la torture étant monnaie courante et les prisonniers qui ont survécu n'ont été libérés qu'à la fin du conflit en août 1945.

Cette déclaration de guerre du Canada envers l'Empire du Soleil Levant a eu de sérieuses répercussions envers les Japonais qui résidaient ici au Canada. Ce sont plus de 22,000 qui sont non seulement internés mais aussi assujettis à des travaux forcés. Le gouvernement a également saisit également leurs biens pour ensuite les vendre. A la fin du conflit on leur a offert deux choix: rester au Canada mais seulement dans l'est du pays, ou retourner au Japon, lequel venait de subir deux bombardements atomiques. Le Canada va d'ailleurs attendre jusqu'en 1988 pour reconnaître ses torts.

L'amiral Yamamoto, qui connaissait la puissance industrielle des États-Unis avait dit que l'attaque de Pearl Harbor avait réveillé un géant. Il savait qu'ils seraient capables de se battre sur plusieurs fronts. Le discours du président Roosevelt réveilla la nation au complet. Les États-Unis étaient maintenant en guerre et on ne négligea aucune méthode de propagande pour attiser le patriotisme afin que tous et chacun fasse sa part pour défendre le pays qui avait été, disait Roosevelt, injustement attaqué. 

Yamamoto avait parfaitement raison. La guerre du Pacifique fut, comme on le sait, finalement remportée par les Américains où tout se joua durant la bataille de Midway en juin 1942 où la force navale Japonaise a subi de très lourdes pertes. Les Américains avaient alors dit que cette victoire (Midway) avait vengé celle sur Pearl Harbor. 

L'Arizona, contrairement aux autre bâtiments de guerre, ne fut pas renfloué et remis en service, les dommages étant beaucoup trop importants. On a découpé tout ce qui dépassait de l'eau pour ne laisser que la coque dans le fond de l'eau où reposent encore à l'intérieur les corps des marins qui s'y trouvaient lors de l'attaque, ces derniers n'ayant pu sortir. L'Arizona est d'ailleurs considéré comme un tombeau.

 Le Mémorial de l'Arizona aujourd'hui.

L'arizona est aujourd'hui un mémorial que les gens peuvent visiter. On a construit une structure sur surplombe l'épave qui est très visible dans l'eau. De temps à autres on peut même voir des taches d'huile à la surface, cette huile est celle des réservoirs de l'Arizona et qui continue de s'échapper encore aujourd'hui.

 De l'huile s'échappe encore après 70 ans.

Aussi, depuis 1999, les gens peuvent également visiter le mémorial du Missouri, amarré tout près. Le Missouri est une sœur de l'Arizona et c'est sur le pont du Missouri que le Japon se rendit officiellement aux États-Unis devant le général MacArthur et l'amiral Nimitz. La présence du Missouri tout près de l'Arizona est un sorte de testament symbolique; un navire signifiant l'entrée en guerre des États-Unis et le Missouri en signifiant la fin.

A gauche, le Mémorial de l'Arizona et le Missouri, à droite.

 Sous un autre angle; l'Arizona à l'avant et le Missouri à l'arrière.

Les marins de l'arizona ayant survécu à l'attaque peuvent à leur mort faire immerger leurs cendres dans l'épave afin d'aller y rejoindre leurs compagnons d'armes. Seuls des plongeurs de la US Navy peuvent procéder à cette inhumation.

Le mémorial de l'Arizona inquiète cependant. En effet, comme mentionné un peu plus haut, de l'huile s'échappe toujours de l'épave et la coque du navire est lentement rongée par la corrosion. Advenant une rupture de celle-ci cela représenterait un sérieux problème environnemental. Le Service des Parcs assure toutefois observer attentivement la situation.

lundi 5 décembre 2011

autocinetum


Promenade impromptue dans le Mile-End, sans but précis autre que celui de photographier de beaux bâtiments et certaines curiosités architecturales. Puis, en tournant un coin de rue, voilà ti-pas que je tombe sur une belle Volvo 164. C'est toujours un plaisir de trouver de vieux tacots sur la rue come ça. La 164 était la première incursion dans le créneau des voitures de luxe pour Volvo depuis la fin de la production de la PV 60.

Appareil utilisé: Canon Rebel XT.





Le saviez-vous? C'est Volvo qui a mis au point la ceinture de sécurité à trois points d'ancrage que l'on retrouve dans toutes les voitures aujourd'hui. Volvo a décidé de laisser les autres constructeurs automobile utiliser leur invention gratuitement, préférant sauver des vies plutôt que de faire du profit. 

mardi 29 novembre 2011

De tout pour tous chez monsieur Chénier


Tiens, il n'y a pas si longtemps je partageais avec vous une scène particulière tirée des archives familiales et dans laquelle on voyait l'inauguration du commerce de Bernard Chénier, Fantaisie Cut-Rate, au coin des rues Aylwin et Hochelaga en 1950 avec le curé de la paroisse.

A l'aide d'une autre photo venant des archives familiales je vous invite cette fois-ci à voir de quoi le commerce avait l'air mais cette fois en regardant vers l'intérieur, comme si vous étiez en train d'entrer. La photo a subi quelques dommages avec le temps, comme c'est souvent le cas avec les vieilles photos. Rien qui n'a pu être corrigé toutefois avec un tout petit peu de magie numérique.

Cette photo remonte au début des années 60 et on y aperçoit monsieur Bernand Chénier, son épouse Pierrette Séguin ainsi que la sœur de cette dernière, Annette Séguin, que tous surnommaient affectueusement Nénette. La personne à droite complètement n'a pu être identifiée mais il s'agit vraisemblablement d'une employée.

Avouez que la quantité d'objets a de quoi étonner! On pouvait y trouver des articles de décoration, de la vaisselle, des cadeaux, des montres, petits bijoux, jouets, revues, journaux, du pain et combien d'autres. Il me serait tout à fait impossible de tout énumérer tellement il y en a. Pour les gens du quartier qui n'avaient pas envie d'aller se perdre dans le centre-ville pour faire des achats de toutes sortes, le magasin de monsieur Chénier était certainement la première option et dans cette véritable caverne d'Ali Baba il y avait sûrement ce dont les gens avaient besoin.

Au début des années 70 ce commerce avait changé de main et de nom, mais était pas mal demeuré le même. C'est là que j'allais acheter des bonbons, une tablette de chocolat ou encore mon Pif Gadget. Aujourd'hui, au moment d'écrire ces lignes l'emplacement abrite un dépanneur et l'apparence extérieure n'a que très peu changé. 




Le saviez-vous? Bien qu'il ne soit pas relativement récent, le concept du dépanneur tel qu'on le connaît aujourd'hui s'est implanté qu Québec vers 1970. Les dépanneurs étaient peu nombreux à l'époque car les épiceries de quartier étaient encore en vogue, mais la possibilité d'acheter des produits en dehors des heures d'ouverture leur a fait gagner en popularité. 

dimanche 20 novembre 2011

liana


Fenêtre sur le côté ouest de l'ancienne gare-hôtel Viger, magnifique bâtiment dans le style château de la Loire érigé par le Canadien Pacifique en 1897. Cette gare fut commandée par William Van Horne à l'architecte Bruce Price, qui a aussi conçu le château Frontenac et la gare Windsor. On visait ici à remplacer la gare Dalhousie, juste plus bas sur Berri, laquelle était devenue trop petite pour le traffic ferroviaire sans cesse grandissant de la compagnie. Au moment de prendre cette photo le sort de l'immeuble était incertain.

Appareil utilisé: Canon Rebel XT. 





Le saviez-vous? Bruce Price a aussi conçu les plans de la gare Windsor ainsi que du château Frontenac à Québec. 

jeudi 17 novembre 2011

D'hier à aujourd'hui: la caserne de pompiers #30



Au coin des rues Laurier et St-Laurent se trouve la station de pompiers #30, bâtiment tout à fait extraordinaire qui a été bâti entre 1904 et 1905 selon les plans de l'architecte Émile Vanier. A l'époque il abritait le poste pompiers, de police ainsi que l'hôtel de ville de St-Louis-du-Mile-End. Cette municipalité a été annexée à la ville de Montréal en mai 1909 où la caserne reçut alors le numéro 30, qu'elle possède toujours. En regardant au-dessus des trois grandes portes on peut voir des fenêtres imposantes. C'est là que se trouvait la salle du conseil de ville.  Quelle vue on devait avoir de là à cette époque!

 A gauche de la station, sur la vieille photo, on note une publicité murale peinte sur le haut du mur: J.H. Bastien. Il s'agit de l'épicerie/boucherie des frères Bastien dont l'un se prénommait Napoléon. L'autre n'est identifié que par la lettre H.

Outre la caserne on retrouve à l'intérieur du bâtiment un petit musée très intéressant sur l'histoire des pompiers à Montréal. L'exposition comporte de très vieux artefacts comme des uniformes, des pompes à vapeur, des systèmes d'alerte et de nombreuses photos. On peut ainsi en apprendre comment on combattait le feu à l'époque, de quelle façon les alertes étaient données ainsi que les équipements utilisés et de quelle façon tout ça à évolué avec les années. Le musée peut être visité tous les dimanches en après-midi (il est toutefois préférable de vérifier avant de s'y rendre).

A cet égard, voici justement un court film tout à fait approprié, tourné par les studios Edison en 1901 et qui nous montre des pompiers de Montréal répondant à un appel d'urgence en plein hiver. On peut y voir les véhicules tirés par des chevaux ainsi que les pompes à vapeur servant à propulser l'eau en hauteur. C'était l'époque bien sûr où les détecteurs de fumée n'existaient pas et où le temps d'intervention était évidemment beaucoup plus lent qu'aujourd'hui.







Le saviez-vous? Le Service de sécurité incendie de Montréal a été créé en 1863. 

lundi 14 novembre 2011

Lancelot Agent Secret


Lancelot Agent Secret est une autre de ces émissions complètement craquepottes qui faisait le délice des gamins du début des années 70 comme moi. Ça jouait le samedi matin, parfois le dimanche, et ça mettait en vedette tout un tas de chimpanzés tous accoutrés avec des costumes. Essentiellement il s'agissait d'une sorte de parodie de la série TV «Get Smart» (Max la menace) avec un clin d’œil aux films d'espions. La bande des bons portait le nom de APE alors que les vilains étaient CHUMP. Bref, on ne s'ennuyait pas avec Lancelot!


Version "comic" par Gold Key (1971 Western Publishing Company).

Cette série qui a joué de 1970 à 1972 bénéficiait d'un budget dans les sept chiffres. Les auteurs principaux de l'émission "The Carol Burnett Show" auraient vraisemblablement quitté cet emploi pour pouvoir travailler sur Lancelot. Ils avaient préalablement travaillé sur la télésérie "Get Smart". Durant la première saison les épisodes duraient une heure, alors que pour la seconde on a raccourci à trente minutes. 

Tourner une émission ayant pour vedettes des animaux n'est jamais chose facile, par surcroît lorsqu'il s'agit de chimpanzés. D'autant plus que contrairement à des émissions comme Tarzan où Cheetah était à son état naturel, les chimpanzés de Lancelot Agent Secret étaient vêtus de costumes et portaient des perruques et accessoires. 

Promenade en voiture durant l'épisode "C.H.U.M.P. Takes a Holiday".

Le succès de l'émission a permis la mise en marché de produits dérivés tel des boîtes à lunchs par King Seeley Thermos Co., des roulettes de scènes pour le View-Master, des costumes d'Halloween par Ben Cooper et des "comics" par Gold Key. 


Si la série a été de courte durée, elle a continué d'avoir du succès en reprises tout au long des années 70, au grand bonheur des enfants de cette période. Aujourd'hui on peut se procurer la série complète en format DVD. 




Le saviez-vous? Les chimpanzés font partie de la famille dites des "grands singes", qui comprend le gorille, le bonobo, et l'ourang-outang. Ces espèces ainsi que les humains partagent un ancêtre commun qui a vécu il y a sept millions d'années.