vendredi 30 septembre 2011

Les chemises Arrow en 1953



Arrow est une marque de chemises qui fut introduite en 1929 par Cluett, Peabody & Company, une compagnie dont les origines remontent à 1851. Cette année-là la compagnie Maullin & Blanchard débute la fabrication de collets de chemises à New-York. Dans ce temps-là les collets étaient séparés des chemises. La compagnie change de nom en 1856 pour Maullin & Bigelow et devient en1861 Maullin, Bigelow & Company lorsque George B. Cluett, qui était employé comme commis depuis 1854 devint partenaire. Cette association fit patate en 1862 et à ce moment Cluett fonde la firme Maullin & Cluett. L'année suivante Maullin trépasse et la compagnie change de nom pour Geo. B. Cluett, Bros & Company.

En 1891 la compagnie fusionne avec Coon & Company et prend à son bord un certain Frederick F. Peabody lequel devient partenaire quelques années plus tard et en 1899 la compagnie prend le nom de Cluett, Peabody & Company. En 1913 la compagnie fusionne avec Apex Collar & Shirt Company mais ne change pas de nom. 

Vous êtes étourdi? Moi aussi.

C'est ici que ça devient intéressant. La bibliothèque Baker du Harvard Business School indique que Cluett, Peabody & Company of Canada fut fondée en 1918 sauf que Le Fouinard et Babillard en moi a trouvé une carte postale sur laquelle on aperçoit non seulement l'édifice de la compagnie, l'endroit où il était (St-Jean) mais aussi une date qui diffère de celle mentionnée sur le site de l'Université Harvard. En effet, sur la carte postale est imprimée la date 1914. Je leur ai envoyé l'information l'été dernier mais on ne m'a toujours pas répondu à ce sujet.


Quant à l'usine à St-Jean, elle ne sert plus à la fabrication de chemises et de cols depuis longtemps et on a décider non seulelement de le conserver mais aussi de le reconvertir en unités d'habitations. Quant au prix des chemises dans la publicité d'aujourd'hui, $4.95 l'unité revient, en dollars ajustés de 2011 à $42.95.





Le saviez-vous? Auparavant, les cols et le chemises étaient deux morceaux distincts. C'est au début des années 20 que sont apparues les chemises avec des cols attachés. 

mercredi 28 septembre 2011

Le secret de Betty et Véronica

Durant les années 70 les comics étaient pour moi un passe-temps très apprécié, surtout par ces jours d'interminable pluie. J'ai longuement, et souvent, feuilleté les nombreux numéros de Spider-Man, Hulk, Iron Man, Captain America jusqu'à les pages en soient toutes encornées. Toutefois, j'admets en toute sincérité ne pas avoir dédaigné la série Archie de temps en temps. Les scénarios parfois un peu gnan-gnan et résolument simplistes faisaient changement des super-héros qui se tapochaient dessus. Par contre, malgré l'innocence des textes, il y avait un truc assez dichotomique. 


La dichotomie est que tous les textes de chaque numéro étaient parfaitement platoniques. Par contre, ce que les mots ne racontaient pas, les images le disaient de façon assez claire. Et c'est là une chose que les auteurs ont su bien représenter des adolescents: ces hormones qui sont dans le tapis, et la manière dont les roues décrochent chaque fois qu'une belle fille est dans les parages. 









Les histoires, malgré tout, demeuraient parfaitement platoniques, même avec un étalage de chair parfois flagrant et des ados dont les hormones coursaient comme des F1 à chaque fois qu'ils voyaient une fille. Dan DeCarlo, avant de crayonner Archie, avait été un artiste pinup, donc un type qui ne dessinait que des filles à peu près nues. Sa formule était cependant assez simple: chaque fille était dessinée de la même façon, sur le même moule. C'est donc pour ça que les filles dans Archie ont toujours cette physionomie si particulière, et assez similaire où toute les filles ont pratiquement le même type de corps et la même forme de visage; taille fine et gros nichons. Seule la couleur des cheveux et la coiffure changent. Mais bon, tout ce sex-appeal dégagé par les filles dans ces comics, dont Betty et Véronica, ne date pas de la décennie du sexe, soit les années 70. Que non! Observez un peu cette page couverture par Irv Novick pour le numéro de juillet/août 1947...



Et peu à peu on a vu apparaître des bédés amateurs, parfois particulièrement bien torchées, où l'on voyait Betty et Véronica en version porno. Est-ce que De Carlo lui-même se serait laissé prendre au jeu? Disons que beaucoup de bédéistes se sont franchement amusés à dessiner leurs héros en version XXX tout en prenant soin que ces croquis ne se rendent jamais aux yeux du public. DeCarlo n'a pas fait exception, comme en témoigne ce dessin encré et mis en couleurs. 


Cette illustration a été fignolée avec amour par Dan DeCarlo lui-même. Sa signature apparaît près du pied gauche de Betty: DSD, pour Dan Salvator DeCarlo. En bas complètement, écrit à la mine, il ajoute: Mike, please no copies to anyone, DeCarlo ne voulant évidemment pas que ça se propage . Hé hé. C'est un gag à l'interne, évidemment, nullement destiné à quelconque forme de publication, même pas en photocopie comme le demande DeCarlo, mais ça montre quand même le type lui-même était habité par la curiosité de voir ses personnages s'envoyer en l'air. Et il a même prit le temps d'encrer et de mettre en couleurs le bougre. 

Le dessin nous montre que non seulement Betty est une vraie blonde (les rideaux qui s'agencent avec le tapis) mais aussi que DeCarlo a fort probablement crayonné ça dans les années 70. Pour des raisons évidentes et laisse également penser (fantasmer pour certains) que Betty et Véronica étaient à voile et à vapeur. Toot-toot!!




Le saviez-vous? Un des personnages secondaires de la série, et qui avait ses propres numéros, Cheryl Blossom. a été bannie pendant un certain temps car la série a été considérée trop sexy. 

lundi 26 septembre 2011

metropolis


Prise de vue classique de Montréal vue à partir du belvédère du Mont-Royal. C'était une journée d'automne particulièrement nuageuse, venteuse et ma foi, c'était assez frisquet. Malgré tout, ce panorama en vaut la peine et malgré le temps nuageux, on peut apercevoir le pont Jacques-Cartier, au loin. en quelques décennies, le profil de la ville a considérablement changé. Il fut un temps, tout de même pas si loin que ça, où les gratte-ciels se comptaient sur les doigts d'une main; la Sun Life, la Banque Royale, l'Aldred, entre autres. Aujourd'hui c'est une forêt de béton et de verre. Et cette densification va s'accentuer, j'en suis certain. L'on verra pousser, comme des champignons, des tas de tours, sûrement des condos de luxe.





Le saviez-vous? Jusqu'en 1919 il se trouvait un funéculaire que les gens empruntaient pour grimper jusqu'en haut du mont Royal. On l'a démantelé pour des raisons de sécurité.  

vendredi 23 septembre 2011

Squeez-a-snack, circa 1975


Vous connaissez le Squeez-a-snack? Bien que la pub soit américaine, ce produit était vendu dans nos épiceries et supermarchés. Il s'agissait d'une préparation de fromage pas mal semblable au Cheez-Wiz mais dans un tube de plastique mou. On dévissait le petit couvercle et ensuite on pressait le tube pour le faire sortir. L'embout de plastique était fabriqué pour qu'on puisse faire des formes avec le fromage, un peu comme avec le crèmage à gâteau.

Les différentes saveurs disponibles. 

Le produit, quoiqu'un tantinet "innovateur", n'était pas sans problèmes; ainsi, lorsque l'on avait fait sortir tout le fromage au milieu, aller chercher ce qui se trouvait aux extrémités nécessitait l'utilisation d'un couteau ou d'une paire de ciseaux pour découper un bout et aller gratter avec une cuillère. 

Et c'était bon ce truc? Personnellement je n'en étais pas exactement friand. Peut-être était-ce ce petit arrière-goût de plastique, où était-ce la recette elle-même proprement dite. Ma grand-mère en achetait régulièrement, ça je sais, et elle aimait bien le manger avec des craquelins. Je me souviens toutefois qu'il existait certaines "saveurs", dont au bacon. Celui-là, j'avoue, n'était pas exactement mauvais. Somme toute, ce produit était assez populaire durant les années 70 mais pour une raison que j'ignore ce truc a entièrement disparu de la circulation.






Le saviez-vous? Les fromages ayant un nom avec une majuscule sont nommés d'après des villes; Gouda, Asiago, Brie, Camembert, Gruyère et Parmesan. Les autres sont tout simplement des marques de commerce. 

Crosley en 1953



Crosley Radio Corporation fut pendant un certain temps le plus important manufacturier de radios portatives aux États-Unis. La compagnie fut une pionnière quant à la vente d'appareils radio et autres appareils ménagers à prix abordables.

Les origines de la compagnie Crosley remontent au début des années 20 alors que le fils de Powel Crosley Jr. évoqua le désir d'avoir un appareil radio, une nouveauté très en vogue à l'époque. Le père s'en alla donc avec son fils dans une boutique et furent horriblement déçus de constater qu'aucun appareil n'était vendu pour moins de $100. Un livret intitulé The ABC of Radio lui permit de construire son propre poste de réception à peu de frais.

En juillet 1921 Crosley installa un émetteur d'une puissance de 20 watts à sa résidence de College Hill et commença à diffuser les 78-tours qu'il avait dans sa collection. En mars 1922 il reçut sa license du gouvernement et opéra sa station sous l'appellation WLW avec un signal de 50 watts, du jamais vu! Le signal fut augmenté à un incroyable 500 watts en 1923 et promit une boîte de bonbons au premier auditeur de chaque état qui lui enverrait un télégramme. Il en reçut de 23 états ainsi que de 3 provinces canadiennes.

La même année Crosley fonda une compagnie afin de manufacturer des pièces de radio et en 1924 Crosley Radio Corporation était déjà le plus grand fabriquant de radios au monde et un an plus tard il augmenta sa puissance de transmission à 5000 watts et en 1927 WLW prit le contrôle de la fréquence 700 kilocycle (aujourd'hui connu sous le terme kilohertz, ou Khz).

En 1929 un édifice de huit étages fut construit. lequel logea la manufacture ainsi que le studio de radio au huitième. A ce moment-là, Crosley fabriquait plus de 2000 appareils radio par jour, employant plus de 3000 personnes. en 1930 toutefois les affaires allèrent moins bien.

Loin de se décourager, Crosley fabriqua tout un tas de nouveaux trucs; un réfrigérateur fonctionnant sans électricité, la première radio d'auto et commença la production de réfrigérateurs électriques et fut le premier à introduire des espaces de rangement dans la portière. quand le brevet prit fin tous les autres manufacturiers de réfrigérateurs emboîtèrent le pas (en ouvrant votre frigo maintenant vous saurez d'où origine les tablettes dans la porte).

En 1934 Crosley acheta les Reds de Cincinnati et le Redland Field où se déroulaient les parties fut renommé Crosley Field. En 1945 il vendit sa station WLW ainsi que la Crosley Corporation à AVCO (Aviation Company) qui mit en service sa station de télévision WLWT-TV en ondes. AVCO commença à manufacturer des appareils de télévision sous le nom Crosley Corporation.

Crosley cessa d'être vendu en 1956 soit trois ans après la parution de la publicité d'aujourd'hui. En 1976 un groupe de distributeurs indépendants rachetèrent les droits d'utilisation du nom Crosley et réintroduisent la marque avec toute une série d'appareils ménagers dont certains utilisent les termes commerciaux de l'époque.

La publicité d'aujourd'hui semble bien prometteuse. En effet, grâce à un circuit électronique perfectionné comportant un diode au germanium (c'est ce qui est écrit) vous pouvez bénéficier d'une image claire et nette, la vidéo-sentinelle s'occupant d'éliminer toute interférence pouvant nuire au visionnement de votre émission favorite. Parmi ces interférences, on note dans la publicité un avion, un rasoir électrique, un aspirateur.

Les plus vieux s'en souviendront; on regardait une émission de télévision puis, quelqu'un, quelque part dans la maison utilisait un appareil électrique. S'ensuivait alors toute une multitude de points blancs qui tapissaient l'écran. Ce phénomène pouvait aussi s'accompagner d'un doublement de l'image ou même de voir une image provenant d'une autre station de télévision. Cette situation était essentiellement due au fait que ces appareils électriques lorsque mis en marche émettent des ondes radio. Peu avant qu'on cesse d'émettre en mode analogique pour les télévisions en août 2011 l'on n'avait trouvé encore aucune solution définitive au problème d'interférence électrique tel que mentionné dans l'annonce, alors imaginez en 1953!




Le saviez-vous? La neige que l'on aperçoit dans les écrans sont des interférences radio qui proviennent d'appareils proche, mais aussi de fonds diffus cosmologiques captés par l'antenne. Ces rayonnement radio sont des fossiles du big bang. 

mardi 20 septembre 2011

structura


Tiens, voici une photo qui me plaît bien avec son jeu de clair-obscur. Il s'agit évidemment du pont Jacques-Cartier et outre les détails complexes de la structure érigée en 1930, on peut aussi y voir les petites tours Eiffel en haut complètement. J'ai pris cette photographie par un bel après-midi alors que je me trouvais près du monument aux Patriotes.





Le saviez-vous? À son inauguration, le pont portait le nom de pont du Havre. Ce n'est que quelques années plus tard qu'il a été rebaptisé du nom de Jacques Cartier. 

lundi 19 septembre 2011

Depuis 32 ans...

Vous vous souvenez de cet article que j'ai écrit y'a pas si longtemps sur les modèles à coller et comment mon ami Daniel m'avait grandement inspiré à les assembler mieux qu'un chimpanzé paqueté? Bon, alors Daniel avait tellement été une inspiration pour moi que je m'étais pris d'une véritable passion pour mieux faire mes modèles. 

Durant l'été de 1979 je décide d'aller comme ça au Bric à Brac, magasin de jouets qui existe encore au coin d'Ontario et Aylwin. J'avais ramassé suffisamment d'argent de poche pour m'en payer un. J'hésitais entre un destroyer de la marine américaine et un Spitfire de la seconde guerre. Je suis finalement ressorti avec une Corvette de type Pace Car noire et argent.  


Je me souviens des bons enseignements de Daniel; prendre son temps, et surtout ne pas se presser. Daniel a tellement été un fichu de bon professeur que même trente ans plus tard je n'ai toujours pas ouvert cette foutue boîte. Elles est encore là, bien enveloppée dans son cellophane original.

Un gros merci à Daniel pour m'avoir inculqué cette patience, tu me le dis si j'exagère dans mon temps d'étude hein?




Le saviez-vous? Les petites voitures en métal sont généralement à l'échelle 1/64, alors que la grande majorité des voitures à coller sont à l'échelle 1/25. Les avions peuvent aller de 1/72 jusqu'à 1/32. Toutefois, ces échelles ne sont pas toujours exactes et peuvent varier.

dimanche 18 septembre 2011

Bénédiction requise

Il n'y a pas si longtemps je vous racontais dans un autre article comment l'Église catholique avait, au fil de son existence, été puiser quantité de ses symboles mais aussi, brièvement, comment elle exerçait un pouvoir certain sur la vie quotidienne des citoyens et citoyennes. Un très bel exemple de cette omnipotence parfaitement en mesure d'illustrer cela se trouve dans cette photo ici-bas et qui provient des archives familiales.


Alors qu'avons-nous ici et qu'est-ce qui se passe?

Nous sommes en 1950, très exactement. Monsieur Bernard Chénier vient tout juste de se porter acquéreur d'un espace commercial situé au coin d'Aylwin et hochelaga et il y ouvre un magasin qui va porter le nom de Fantasy Cut Rate. On peut y acheter de la nourriture, différents articles pour la maison, objets de décoration, articles de toilette, revues, jouets et bien d'autres choses. Une sorte de magasin général en quelque sorte.

Monsieur Chénier aurait pu tout simplement placer une bannière dehors pour annoncer son ouverture avec quelconques rabais intéressants (ou pas), histoire d'attirer un tant soit peu la clientèle. Mais ça ne s'est pas exactement passé comme ça. Pensez-vous sérieusement que l'inauguration d'un magasin dans la paroisse, Ste-Jeanne-d'Arc dans ce cas-ci, allait passer sous le radar du curé?

Nenni.

Allez m'sieurs dames, mettez-vous sur votre trente-six et soyez au magasin pour sept-heures pile du soir. Il y aura la bénédiction officielle du nouveau magasin laquelle devra ostentatoirement précéder la première transaction commerciale. Profitez-en pour obtenir une absolution gratuite à l'achat de deux bénédictions. Ah non, je plaisante mais quand même, ça démontre bien l'emprise de l'Église.

Outre la bénédiction proprement dite, la photo comporte quelques éléments intéressants. J'y reconnais mon grand-père et ma grand-mère, au fond. On y voit les gens qui suivent attentivement la cérémonie alors que certains semblent trouver le temps bien long. Rappelez-vous que c'était l'époque des interminables messes entièrement récitées en latin. Mais il y a aussi cette petite dame, un peu derrière le curé et qui le regarde d'une drôle de façon. Pourquoi? Qui sait? Sa tronche est tout de même impayable.


Hilarant aussi est la petite scène qui se passe vers la gauche à l'arrière complètement. Il y a là un monsieur qui n'est pas du tout intéressé par la cérémonie. D'ailleurs il a le dos complètement tourné et semble s'adonner à une session de magasinage en bonne et due forme.





Le saviez-vous? Les fameuses histoires de curés qui sermonnaient les mères qui empêchaient la famille ne relevaient pas de la légende urbaine. Certains curés, pas tous heureusement, rendaient visite aux paroissiens pour vérifier la chose en question et gare à la mère qui n'était pas en balloune. C'était comme les danses sociales, certains curés admonestaient leurs ouailles et les menaçaient des feux de l'enfer s'ils s'adonnaient à la danse alors que dans le paroisse voisine le curé il n'y avait pas de quoi fouetter un chat. L'enfer ou le paradis semblaient alors dépendre de la paroisse que vous habitiez. 

jeudi 15 septembre 2011

depositio


Vieille boîte de dépôts désaffectée trouvée sur le côté d'une ancienne banque dans Hochelaga-Maisonneuve, sur la rue Ontario je crois. Ça aurait probablement coûté trop cher d'enlever cette boîte et de boucher le trou alors on a sûrement préféré la laisser là où elle est, devenant ainsi un témoin d'une autre époque, assurément.

Caméra utilisé: Canon Rebel XT. 





Le saviez-vous? La plus vieille banque au monde qui est toujours en affaires est la Banca Monte dei Paschi di Siena, située à Sienne en Italie. Elle a été fondée en 1472. 

lundi 12 septembre 2011

Clorets en 1953



On se souvient tous de la fameuse publicité télé de cette marque de gomme à mâcher mettant en vedette Albert Millaire et qui disait: «C'est un peu plus cher, mais c'est plus que du bonbon.» Slogan génial s'il en fut un. Clorets a cependant fait son apparition bien avant la pub d'Albert, soit en 1951 et le produit n'était sur les tablettes que depuis deux ans lorsque cette publicité est parue.

À cette époque, tout le monde fumait, et fumait partout; hôpitaux, autobus, tramway, cabinet de médecin, cuisines de restaurants, bref. Et l'on buvait aussi. Joyeusement. Donc pas étonnant que l'haleine de cendrier était un phénomène courant. Clorets tombait donc à point et permettait un tant soit peu aux gens d'avoir une meilleure haleine pour un p'tit bout de temps.

Clorets était évidemment disponible partout en ville. On retrouvait le produit dans les pharmacies, les marchés mais aussi dans les restaurants dans un petit présentoir en métal subtilement placés près de la caisse.






Le saviez-vous? La chlorophylle, substance que l'on retrouve dans à peu près tous les végétaux, est aussi utilisée comme colorant alimentaire portant le nom de E140. 

dimanche 11 septembre 2011

floris

Le fond de l'air commence à se rafraîchir, les journée tranquillement raccourcissent, les arbres se dénudent peu à peu, les animaux font provisions et les fleurs se fanent. L'automne est arrivé. Toutefois, il arrive que l'été se manifeste de ça et là, avec des soubresauts, un peu comme s'il ne voulait pas mourir, et ce, même s'il sait qu'il va revenir. Des opportunités photo? Il s'en trouvent encore tout plein.

Appareil utilisé: Canon Rebel XT.





Le saviez-vous? Une vieille croyance tenace veut que c'est le temps froid qui fait perdre aux arbres leur feuillage. Or, c'est la lumière des jours qui se raccourcissent qui active la chute des feuilles. 

C'était y'a 45 ans

La télévision dans les années 60 c'était pas comme aujourd'hui. Au lieu de faire de nouvelles versions de vieilles séries ad nauseam,  on inventait, on innovait avec des concepts tout aussi imaginatifs les uns que les autres. On avait la sorcière qui était bien aimée, la lugubre famille Adams, la famille Munsters aussi. On voyageait au fond des mers, on se baladait au pays des géants, on faisait sortir de jolis génies de bouteilles pendant que Batman et Robin veillaient au grain, tout comme les Sentinelles de l'air. Au pire on aurait pu être de joyeux naufragés, voyager au cœur du temps ou encore être perdus dans l'espace...

Et l'espace, justement, c'est là-dedans que se déroulait une autre de ces étranges émissions qui a débuté très exactement il y a 45 ans. En novembre 1966 voici ce que les gens ont vu arriver sur leurs écrans:


On doit tout ça à un certain Gene Roddenberry, un type qui avait déjà un bon bagage d'expérience en écriture de scénarios et qui qui aimait bien la science-fiction. Roddenberry avait fignolé son projet et puis s'en est allé cogner à la porte du réseau de télévision CBS qui eux, ont préféré «Lost in Space» d'Irwin Allen. 

Bon. D'accord, qu'il s'est dit. Ensuite c'est chez Desilu qu'il est allé. Desilu est un studio qui a été créé par Desi Arnaz et Lucille Ball (d'où le nom). Desilu l'a accepté et le patron de la compagnie a réussi à vendre le projet de Roddenberry au réseau NBC, concurent de CBS. Là, il faut que je mentionne qu'on est en 1964. A ce moment-là le personnage principal est le capitaine Robert April et son vaisseau c'est le USS Yorktown. Pas longtemps après Roddenberry taponne un peu le personnage et le transforme en capitaine Christopher Pike. Roddenberry produit alors un pilote afin de le présenter à NBC.

C'est quoi un pilote?

Avant qu'une émission de télé se retrouve diffusée par un réseau, les dirigeants dudit réseau veulent voir de quoi l'émission en question à l'air avant de l'acheter. Est-ce que le concept est original? Viable? Risque t-il d'attirer les cotes d'écoute? Alors voilà. Roddenberry avait fignolé son pilote, intitulé «The Cage». 

Trop cérébral ton truc Gene, qu'on dit les gens de NBC.

Mais c'est quoi ça veut dire au juste, trop cérébral?

Ça parle beaucoup et ça fait réfléchir. Faut de l'action. Et puis, rajouta NBC, y'a des personnages qu'il va falloir mettre aux poubelles. Celui-là, celui-ci pis l'autre là-bas. Spock est intéressant et on veut le garder mais on ne trippe pas trop sur les oreilles. Il a l'air du diable. Majel Barret aussi on l'aime bien mais c'est une femme, alors pas question de lui donner une quelconque forme d'autorité.

Les gens de NBC étaient intéressés mais ils ont préféré voir un deuxième pilote. On a donc répondu un nouveau pilote écrit par Samuel Peeples, «Where no Man Has Gone Before» en 1965. C'est dans ce pilote qu'on a vu arriver le capitaine Kirk, l'ingénieur Scotty et Sulu. Cette fois NBC a accepté.  

On a diffusé la première émission le 8 septembre 1966; «The Man Trap». Je sais, vous vous demandez comment ça se fait qu'on ait pas présenté «Where no Man Has Gone Before». Ils l'ont fait mais la troisième semaine seulement. 

Ce qui est quand même étonnant c'est que les critiques ont été assez tièdes. Certains disaient que c'était une bonne émission alors que d'autres disaient que c'était une fricassée  qui ne se regardait pas bien. Les plus pessimistes disaient que l'émission ne marcherait pas. A un certain moment on a décidé de placer Star trek dans une différente case horaire, soit le vendredi de 20:30 à 21:30, à un moment qui faisait que l'audience-cible, soit les jeunes, ne pouvaient que difficilement la regarder. Les cotes d'écoutes n'allaient pas vraiment bien (duh!) et personne n'était certain qu'on verrait Star Trek pour une troisième saison. 

Il y en a eu une, troisième saison, mais vous savez quoi? NBC a décidé de changer la case horaire de Star Trek pour la pire de la semaine, soit le vendredi à 22:00. Pire, NBC avait coupé pas mal dans le gras du budget de l'émission, ce qui a entraîné une certaine réduction de la qualité du produit. Selon Nichelle Nichols (Uhura) c'était exactement comme NBC l'avait voulu. Sans compter que NBC ne diffusait même pas Star Trek sur la totalité de son réseau... Roddenberry a argumenté avec NBC jusqu'a ce qu'il soit vert dans le visage mais rien n'y a fait. Qu'on aurait voulu tuer Star Trek qu'on aurait pas pu s'y prendre d'une meilleure façon. Et c'est comme ça qu'en 1969 NBC a pris Star Trek et l'a placé dans un gros malaxeur pour ensuite appuyer sur «frappé». 

Star Trek a connu son succès quand l'émission s'est en allée dans ce qu'on appelle syndication. Essentiellement ça veut dire que les droits de diffusion sont acquis, permettant à celui qui achète les droits de diffuser l'émission quand ça lui tente. C'est ce qu'a fait Kaiser Broadcasting avec Star Trek. Et le succès ne s'est pas démenti, surtout avec une case horaire à 18:00.

Star Trek, quoiqu'on en dise, attaquait plusieurs vieux concepts. Uhura (qui veut dire «liberté» en Swahili) était une noire qui tenait un poste relativement important puisque la plupart des communications passaient par elle. Ce fut la première Noire à obtenir un rôle important dans une série télé. Le premier baiser télévisé entre deux personnes de d'origines ethniques différentes a eu lieu dans Star trek quand Kirk a embrassé Uhura. 

Parmi les autres trucs on comptait un officier russe, Pavel Chekov, et ça à une époque où régnait encore la guerre froide. Dans Star Trek on disait que l'humanité avait réussi à surmonter tous ses problèmes et que c'était l'harmonie sur Terre. 

Dans Star trek on a aussi prédit le futur, en quelque sorte. Les téléphones cellulaires que nous utilisons tous aujourd'hui n'ont-ils pas une étrange ressemblance avec les communicateurs de la série. On y utilisait aussi une sorte de carte-mémoire que l'on insérait dans différents appareils et qui servaient à y conserver des données et des enregistrements audio-vidéo qui n'est pas sans rappeler les cartes-mémoire Flash qu'on retrouve partout. 

Pour l'époque, pour la rapidité à laquelle la série devait être produite ainsi que de par les contraintes budgétaires, faut avouer que les effets spéciaux avaient de quoi impressionner. Les costumes de la série ont tous été conçus par Bill Theiss; les uniformes des personnages principaux jusqu'aux extra-terrestres de tous genres, incluant celles de sexe féminin et dont les robes défiaient souvent les lois de la gravité.

Le fameux vaisseau USS Enterprise fut conçu par Matt Jefferies et principalement fabriqué en bois. Le côté droit était plus détaillé car on ne filmait que ce côté-là. L'autre était celui où entraient et sortaient les fils électriques servant aux lumières.

Vue du studio où l'Enterprise était filmé. On note l'écran bleu à l'arrière afin de faciliter l'intégration des effets spéciaux.

Dans toutes les séquences où on voit l'Enterprise se déplacer la maquette est généralement immobile. C'est la caméra qui se déplace pour donner l'illusion du mouvement.  

La fameuse chambre de téléportation. On voit ici Spock de dos, puis McCoy et Kirk, sur la plate-forme.

Certains des costumes originaux se sont vendus à des pris incroyables lors d'encans.

Un éclairage coloré on ne peut plus «sixties». 

On reconnaît ici à gauche William Campbell, lequel joua le rôle de Gothos dans un autre épisode de Star Trek, The Squire of Gothos ainsi que Michael Pataki à sa gauche.

Lors de la réédition de la série en DVD et Blu-Ray, on en a profité pour "reniper" les effets spéciaux, avec la technologie numérique surtout. Cette décision n'a pas fait l'unanimité chez les amateurs.

 C'est à se demander pourquoi personne n'a songé à installer des ceintures de sécurité dans l'Enterprise...

Le pont de l'Enterprise, complètement désert. Plusieurs éléments dont le poste de pilotage ainsi que la chaise du capitaine ont été vendus aux enchères.

Le pont de l'Enterprise a aussi été conçu par Matt Jefferies et fut aidé par son frère John. Matt a utilisé son expérience dans l'aviation pour créer un pont fonctionnel et crédible.

Des costumes, signées Bill Theiss, défiant plusieurs lois.Ici il s'agit de la moralité car on apperçoit un nombril. Dans la série «I Dream of Jeannie» tournée à la même époque, Barbara Eden n'avait pas le droit de montrer son le sien.

Outre les lois de la moralité il faut mentionner une autre loi qui était sérieusement mise au défi: celle de la gravité. Malgré leurs apparences fragiles les costumes de Bill Theiss n'ont jamais connu de problèmes gênants.

L'ingénieur Montgomery Scott a défié (avec succès) certaines lois de Newton.

James Doohan, l'interprète de Scotty durant les dernières années de sa vie. Doohan a succombé à la pneumonie et se battait aussi avec l'Alzeheimer ainsi que le diabète.

Hikaru Sulu, celui qui pilotait littéralement l'Enterprise. Durant le deuxième pilote «Where no Man Has Gone Before», Sulu était un médecin.

George Takei a reçu de nombreux prix pour son travail sur les droits de l'Homme ainsi que pour le Japanese American National Museum. Il milite aussi activement pour les droits des gais. 

 Uhura était loin d'être une potiche puisqu'elle était l'officier en chef responsable de toutes les communications de l'Enterprise.

Nichelle Nichols mène encore à 78 ans une carrière bien remplie. Lorsque la série télé se termina elle se porta volontaire à la NASA afin d'inciter les femmes ainsi que les gens issus des minorité à joindre la NASA.

Le fameux signe de la main en «V» de Spock est dérivé d'une gestuelle juive que Leonard Nimoy avait aperçu lorsqu'il était enfant. Le réseau NBC quant à lui n'aimait pas les oreilles pointues du personnage, citant leur aspect «satanique».

Parallèlement à sa carrière d'acteur, Nimoy est aussi connu pour ses talents de photographe. 

Dans la série, James Tiberius Kirk fut le plus jeune officier à recevoir le commandement d'un navire.

Maintenant âgé de 80 ans, William Shatner ne semble pas prêt de s'arrêter. Natif du quartier Notre-Dame-de-Grâces à Montréal, Shatner a étudié en économie à l'université McGill où un bâtiment porte aujourd'hui son nom.

Certains disaient que Chekov vait été ajouté à l'équipage à la suite d'un article de la Pravda mais il semblerait que ce soit davantage parce que Roddenberry voulait un jeune avec un style reminiscent des groupes musicaux The Beatles et The Monkees.

 Walter Koenig fut l'un des deux seuls acteurs a avoir auditionné pour le rôle de Chekov, rôle qu'il a eu de façon quasi-instantanée en raison de sa ressemblance avec le chanteur Davey Jones des Monkees.

Outre l'acteur James Doohan, DeForest Kelley, l'interprète du docteur McCoy, est aussi décédé. Il fut emporté par un cancer de l'estomac en 1999 et ses cendres furent dispersées dans l'océan Pacifique. 

Quelques faits amusants:

  • La fameuse phrase «Beam me up Scotty» n'a jamais été prononcée une seule fois.
  • James Doohan a perdu le majeur de sa main droite durant la Seconde Guerre.
  • Lucille Ball du studio Desilu a carrément refusé de canceler la série après la première saison.
  • La longueur de l'Enterprise est de trois terrains de football.
  • La première navette spatiale fut baptisée Enterprise à la suite de nombreuses lettres envoyées par les fans à la NASA.
  • Le nom complet de spock est S’chn-T Gai Spock.



 Étant fan de la série originale, j'ai pris plaisir à faire un p'tit coin Star trek dans mon salon. Il y a un chandail de capitaine, une maquette de l'Enterprise très bien détaillée ainsi que trois répliques d'objets utilisés dans l'émission soit le «phaser», le «tricorder» ainsi que le «communicator».

A la fin des années 90 j'ai eu le plaisir de rencontrer William Shatner et j'ai pu m'entretenir longuement avec lui. Il m'a parlé de sa passion pour les chevaux mais aussi de ses voyages de camping dans les Laurentides. Très généreux, William Shatner a autographié de bonne grâce mon encyclopédie de Star Trek, livre dont il avait lui-même écrit la préface.

Merci Bill.





Le saviez-vous? Les costumes étaient fabriqués dans un "sweatshop", et devaient être livrés dans les studios de Paramount de façon clandestine.