mardi 29 mai 2012

Simpsons 1950 (3)


De retour avec deux pages du catalogue Simpsons de 1950. Pour les temps frisquets il y a deux magnifiques poêles qui vous sont offerts. Celui à $17.89 ($177.74 aujourd'hui) peut brûler du charbon comme du bois mais l'autre à $31.00 ($307.98) peut seulement brûler du bois. Faites attention parce sinon ça peut faire des dégâts! Ils vous sont livrés au prix indiqué sans frais supplémentaires. C'est de l'acier et de la fonte, donc pesant en ti-pépère alors surveillez vos petons.

Pourquoi ne pas agrémenter votre salle de bain avec un beau lavabo en porcelaine vitrifiée sur pied? Parfait pour décrotter toute la famille. A $27.00 comptant ($268.24 aujourd'hui) c'est pas cher! Dire que y'a pas longtemps ça se vendait $31.95 ($307.98 aujourd'hui).  Trop cher? Alors allez-y pour le lavabo mural à $24.79 ($246.29 aujourd'hui), toujours en porcelaine vitrifiée. Ça vient livré avec robinet mélangeur en laiton chromé, les joints, les raccords et tout ce qu'il faut pour raccorder tout ça au mur. Si vous êtes sur un budget mais alors la vraiment sur un budget ne vous inquiètez pas, on a un bel évier en acier fini à l'émail en porcelaine blanche. Mais y'a rien qui vient avec par exemple. On vous livre ça de même pour $8.79 ($87.33 aujourd'hui).


Tanné de nettoyer le plancher avec un balai qui est mûr pour la retraite depuis trente ans? Si vous avez quelque chose comme $39.95 en quelque part ($396.90 aujourd'hui) pourquoi ne pas nous le donner en échange d'un bel aspirateur Simpsons avec un beau gros moteur lubrifié de façon permanente? Silencieux à part ça, à cinquante pieds on l'entend quasiment plus! Les grosses brosses vous ramassent n'importe quoi et s'ajustent automatiquement pour tous les tapis, même les épais. On vous garantit ça pour un an pis c'est livré pour le même prix. Pour les accessoires par exemple mettez-donc un dix piasses de plus. 

Mais pour vingt piasses de moins vous pouvez avoir l'autre balayeuse à côté pour seulement $29.95 ($297.55 aujourd'hui) et puis à ce prix-là tout est inclut; la rallonge, le suçeur articulé, le suçeur à meuble, brosse à parquet... C'est garanti un an itou. Un peu moins cher que l'autre et un tout ti-peu moins bruyant.

Envie de cuisiner? On a ce beau poêle électrique-là pour seulement $99.00 ($983.56 aujourd'hui). Dire qu'on le vendait $116.00 voilà pas trop longtemps ($1 152,46 aujourd'hui). Deux beaux ronds de 1000w (c'est beaucoup) et puis deux autres en-dedans de 2100w (c'est encore plus) avec 5 (cinq) allures de chauffe. C'est calorifugé avec du Fiberglas et fini à l'émail de porcelaine. 

De la saleté sur le linge? Imaginez pouvoir laver le linge sale de la famille dans cette belle laveuse plutôt que sur votre vieille planche à laver. Une belle cuve doublée d'émail en porcelaine blanche qui peut prendre jusqu'à 9lbs de linge sec (mouillé c'est un peu plus pesant). Pensez-y, y'a 4 (quatre) palettes pour brasser puis y'a même une essoreuse à déclenchement auomatique pour tordre le linge avant d'aller l'étendre sur la corde. C'est <a vous pour $103.50 ($1028.27 aujourd'hui), livraison incluse. 

lundi 28 mai 2012

Pulsar

Elles sont chanceuses les petites filles d'aujourd'hui car elles peuvent encore et toujours s'amuser avec les grandes poupées Barbie, tout comme leurs mères et leurs grand-mères. Plein d'accessoires itou. Mais pour nous, les garçons c'est une autre affaire.  Quelque part dans les années 70 on a décidé que c'en était fini des grandes figurines pour nous. Il a alors fallu se contenter des petits bonhommes du genre Star Wars. Un des derniers tenants des Grandes Figurines est Pulsar.

De quissé?

Laissez-moi faire les présentations:

 Mesdames et messieurs, voici Pulsar.

Alors voilà, au milieu des années 70 LA franchise de jouet que les fabriquants cherchent tous à obtenir est celles de la série télé "The Six Million Dollar Man". C'est finalement Kenner qui l'a empochée. Mattel s'est alors mit en tête de produire sa propre figurine qui ferait, croyait-on, une bonne compétition avec l'Homme de Six Millions. Et c'est comme ça que Pulsar est arrivé sur les tablettes des magasin.

Tout d'abord Pulsar était très grand (13 1/2 pouces), assez baraqué mais qui avait néanmoins l'air d'un bonhomme dans la cinquantaine avec ses cheveux blancs. En ouvrant son gilet en Velcro on se rendait compte que sa poitrine était transparente et que l'on pouvait y voir son coeur, ses poumons et ses tripes, dans lesquelles circulait un espèce de liquide rouge que l'on pouvait assumer être du sang. Dans son dos il y avait un bouton-poussoir qui, lorsque l'on appuyait dessus, faisait battre le coeur, gonfler les poumons et faire promener le liquide rouge dans les tripes. En soulevant son visage on pouvait insérer un disque de mission (qui ne faisait rien du tout). Vous voyez, vous êtes confus quant à ce personnage alors imaginez, nous, les gamins de l'époque. C'est exactement ça, on se grattait la tête nous aussi.

 Les cheveux blancs, des poches en-dessous des yeux. Les gamins vont se l'arracher.

La poitrine de Pulsar. Ça doit être pratique quand il va chez le médecin.

Ça gonflait quand on pressait le bouton dans le dos. Oui, je sais,ca aurait fait sensation sur une figurine féminine.

Vous voyez, Steve Austin, l'homme bionique, est un astronaute qui s'est cassé la gueule quand son avion s'est écrasé. Il y a laissé ses deux jambes, son bras droit et un oeil, lesquels seront tous remplaçés par des prothèses artificielles. Il devient alors un agent de l'O.S.I avec Oscar Goldman comme patron. C'est ce qui était intéressant avec ce personnage, il y avait une histoire. Pulsar lui n'en avait pas. On ne savait même pas ce qu'il était. Était-il un extra-terrestre? Un cyborg? Un produit de laboratoire qui s'est échappé? Quelque chose d'inventé à la vas-vite dans une compagnie de jouets? Aucune idée.

Pour aider un peu la cause de Pulsar, Mattel l'a affublé d'un ennemi mortel: Hypnos. Celui-ci était aussi affublé d'une poitrine transparente mais au lieu d'avoir les tripes à l'air il avait un espèce de disque hypnotisant (qui n'hypnotisait pas, on a essayé dans le temps), qui tournoyait et qui faisait des étincelles. Autrement, mis à part la poitrine et une tête Hypnos était fabriqué à partir du même moule que Pulsar. C'était quelque peu difficile de voir en Hypnos un véritable vilain parce que c'est pas mal dur de l'être quand on est tout nu et que le seul morceau de vêtement que l'on porte est un masque qui recouvre le visage.

C'est pratique le noir, ça va avec tout. Même quand on est à poil.

Je ne suis pas exactement convaincu que Pulsar ait été un succès commercial puisque plusieurs de mes amis de l'époque n'avaient aucune idée de qui il était.  Je n'ai pas eu de figurine Pulsar quand j'étais jeune parce je n'y voyais aucun intérêt et puis en plus j'avais déjà mes figurines G.I. Joe et Steve Austin. J'ai trouvé mon Pulsar il y a quelques années dans une brocante avec sa boîte d'origine en plus. Non seulement est-il en très bonne condition mais son costume est impeccable et tout dans sa poitrine fonctionne parfaitement bien. Aujourd'hui il semble transiger à gros prix, tout comme Hypnos d'ailleurs.

virgulta


Étrange emberlificotage de troncs et de branches au Jardin Botanique, pas trop loin du jardin Amérindien. La prise de vue est de côté.

samedi 26 mai 2012

anatinus


Sa marmaille s'étant un peu trop rapprochée de moi alors que j'étais allongé sur le sol à les photographier, maman canard est venue m'étudier d'un peu plus près.

jeudi 24 mai 2012

Martini & Rossi en 1953

Qu'est-ce que le vermouth? Il s'agit tout simplement d'un vin fortifié, aromatisé à l'aide d'épices et d'herbes. Antonio Benedetto Carpano, de Turin en Italie aurait été le premier à concocter la recette du vermouth en 1786. Le nom vermouth tirerait son origine du mot allemand Wermut, qui signifie absinthe, vous savez, cette boisson verte qui vous fait voir des bols de toilette en tutus qui dansent au son de Acropolis Adieu

Turin c'est une ville du nord de l'Italie située tout près des Alpes. Le sol fertile et le climat doux sont tout à fait appropriés pour la production de vins légers et délicats. Au 19è siècle on voit apparaître à Turin  de magnifiques cafés où prend naissance l'aperitivo et les fabricants de vermouth sont non seulement célébrés mais protégés par décrèt royal.

Rien de moins.

C'est dans ce cadre enchanteur qu'arrivent, au milieu du dix-neuvième siècle,  deux hommes, Alessandro Martini et Luigi Rossi. Ils commencent à travailler pour une compagnie se spécialisant dans la production de vins et spiritueux mais en viennent, avec le temps, à créer leur propre recette de vermouth, plus doux et plus consistant. Ils créent alors leur propre compagnie et embouteillent à Pessione, petit village agricole situé au sud de Turin.  La compagnie se nomme alors Distilleria Nazionale di Spirito di Vino (Distillerie Nationale de Vins et Spiritueux). La direction est assurée par Martini (l'homme d'affaires), Rossi (le vigneron) et Teofilo Sola (le comptable). En 1863 la compagnie change de nom pour Martini, Sola & Cia. En 1879 cependant la famille Sola décide de quitter le bateau et la compagnie devient alors Martini & Rossi.

Alessandro et Luigi ne veulent pas seulement produire du vermouth mais bien le meilleur vermouth au monde et pour ce faire décident d'emporter leur produit avec eux dans les grandes expositions internationales où se tiennent des compétitions. Y gagner un prix est non seulement prestigieux mais un gage indéniable de qualité supérieure. En 1865 Martini et Rossi remportent le grand prix de Dublin et en 1913 la compagnie avait récolté pas moins de treize Grand Prix et pas moins de quarante médailles d'or dans le monde entier.


Non seulement le vermouth Martini est toujours fabriqué mais il a acquis une notoriété au point où on le désigne tout simplement par son nom. La bouteille est facile à repérer avec son logo très simple à la barre noire devant un cercle rouge lequel fut créé en 1929. Martini fait partie aujourd'hui de la famille Bacardi.

Le saviez-vous? Moins de trois ans après la parution de cette publicité qui remonte à 1953, on peut lire dans le livre Diamonds Are Forever de Ian Flemming la fameuse phrase skaken, not stirred quoique la fameuse phrase n'est prononcée par James Bond qu'en 1958 dans Dr.No.

lundi 21 mai 2012

scalae



Ici ce sont les gradins sud de la Place des Nations que l'on voit, photographiés en mai 2007. Dans son livre La petite histoire d'Expo 67 mon bon ami Yves Jasmin dit que ces gradins font penser à ceux d'un temple maya. Quant à moi le lien que je vois entre les Mayas et cette photo est le ciel aux allures de fin du monde. En réalité le ciel était noir ocre au-dessus mais une bonne éclaircie à l'ouest, créant ainsi cette drôle de luminosité.

dimanche 20 mai 2012

Listerine en 1953


Listerine fut formulé en 1879 par le docteur Joseph Lawrence ainsi que Jordan Wheat Lambert en tant qu'antiseptique chirurgical. Le nom du produit fait référence au docteur Joseph Lister, un chirurgien britannique qui fut l'un des premiers à croire aux vertus de la stérilisation des instruments chirurgicaux, ce qui réduisait les risques d'infections post-opératoires tout en rendant la chirurgie plus sécuritaire pour les patients.

Dès 1895 Listerine est utilisé par les dentistes pour les soins buccaux et en devint en 1914 le premier rince-bouche à être vendu directement sur les tablettes des pharmacies. Le problème c'est que le produit n'eut pas un très gros succès et ça, en ça embêtait  drôlement le fabriquant, Lambert Pharmacal, enfin, jusque dans les années 20 où l'on s'est dit que si les gens n'achetaient pas de Listerine c'est tout simplement parce qu'ils n'en ressentaient pas la nécéssité. Pour créer laditye nécéssité on désigna Listerine comme étant la solution tout indiquée à... l'halitose chronique, terme médical très peu connu dans le temps. 

En soulignant carrément une condition médicale comme l'halitose les consommateurs ressentaient alors le besoin de guérir quelque chose dont ils apprenaient l'existence. Un professeur en publicité, James B. Twitchell affirma alors que Listerine n'avait pas tant créé un rince-bouche que l'halitose elle-même. Ainsi, des publicités songées, décrivant les porteurs de mauvaise haleine comme étant des parias, firent mouche. En seulement sept ans les revenus de la compagnie explosèrent littéralement, passant de $115,000 à plus de $8 millions.

Pas mal, hein? C'est fou ce qu'un terme tout simple peut créer comme effet. Tenez, par exemple, entrez au travail un matin et dites que vous souffrez de dilatation postprandiale  de l'abdomen supérieur et observez la réaction des gens autour de vous s'inquiètant soudainement du fait que vous avez... de simples crampes au ventre.

Listerine est toujours fabriqué aujourd'hui quoique la marque appartienne aujourd'hui à la compagnie Johnson & Johnson.

Trois malheureux départs...

Ceux qui connaissent un tant soit peu les «comics» américains, plus particulièrement ceux de ce qu'on appelle l'âge de bronze (1970-1985) ont été peinés d'apprendre la mort, le 16 mai 2012, d'Ernie Chan.


Chan était un dessinateur originaire des Phillipines et qui a migré aux États-Unis en 1970. Il a étudié avec le légendaire John Buscema et a travaillé avec lui comme encreur. Chan a aussi dessiné de très nombreux numéros de Batman et aussi plein d'autres séries pour DC mais c'est surtout pour son travail avec Conan the Barbarian pour Marvel qu'il fut connu. 



Pendant un certain nombre d'années Chan travaillait sous le nom de Chuan, tout simplement parce qu'on avait fait une erreur en transcrivant son nom à l'Immigration. Il devint citoyen américain en 1976 et tout rentra dans l'ordre. Chan avait prit sa retraite en 2002 mais continuait de faire des illustrations à commission.C'est un grand artiste qu'on vient de perdre et ça me peine beaucoup.

Le jour suivant c'est une autre figure des années 70 qui disparut; Donna Summer, qu'on avait incidemment surnommé la reine du disco. Parmis ses albums à succès on compte Lady of the Night (1974), Love to Love You Baby (1975), A Love Trilogy (1976), I Remember Yesterday et Once Upon a Time (1977) et Bad Girls (1979). Le disco en avait prit pour son rhume à la fin des années 70 et Summer avait alors commencé à explorer d'autres style musicaux.


Personnellement je n'ai jamais été un grand fan de disco mais je trouve tout de même triste qu'elle soit décédée alors qu'elle n'avait que 63 ans. Et voilà maintenant qu'en ce 20 mai 2012, soit au moment d'écrire ceci, c'est Robin Gibb qui est mort à l'âge de 62 ans. 


Je l'ai dit plus haut, je n'étais pas trop disco dans le temps mais Gibb et ses frères Barry et Maurice avaient fait tout un tabac dans les années 70, entre autres avec la trame sonore de Saturday Night Fever en '77 (et puis faut avouer que How Deep is Your Love accompagnait très bien les p'tites soirées en charmante compagnie, hé hé).

De voir ces figures emblématiques des années 70 s'en aller presque tous en même temps est une chose mais de les voir partir aussi jeunes est également dur à avaler, surtout qu'ils ont tous combattu la foutue bête...


samedi 19 mai 2012

nudus XII


Dès la première session de nu j'ai trouvé en Marie un modèle tout à fait extraordinaire. Elle avait de l'expérience pour poser mais surtout pour des classes d'art où la dynamique est complètement différente. Avec moi pas besoin de garder une pose pendant dix minutes. Ici Marie s'amuse à quelques pas de danse sous l'oeil de ma lentille.

Fins du monde et autres inepties

Lorsque j'étais gamin mes amis et moi n'avions jamais assez de temps pour tout faire ce qu'on voulait durant la journée. Échanger des p'tites autos, trouver des bouteilles vides à échanger à l'épicerie contre des bonbons, faire des trous avec nos Tonka, dénicher des boîtes d'électroménagers vides pour s'en faire des sous-marins/capsules spatiales, dessiner... 

Et ça c'était généralement les premières vingt minutes de notre journée!

Un autre truc qu'il nous arrivait de faire était d'imaginer plein de choses comme ce à quoi l'an 2000 ressemblerait ou mieux, quand est-ce que la fin du monde arriverait et comment ça se passerait.

Par exemple, les dinosaures ressortiraient de terre pour nous manger tous mais nous on croyait s'en tirer parce que les dinosaures étaient un peu bêtes et que nous, nous étions malins. Nous n'étions pas convaincus qu'ils viendraient nous chercher dans la chambre à fournaise de la maison où j'habitais.

Mais peut-être ce serait Godzilla et ses amis qui sortiraient d'on ne sait où pour venir foutre la pagaille. On l'avait bien vu dans les films que quand Godzilla se fâchait c'était du sérieux et nous n'étions pas exactement convaincus que nos fidèles pistolets à eau nous seraient d'un grand secours.



Les robots! Une autre possibilité. Ah, mais eux, il suffirait de prendre un boyau d'arrosage et de les arroser. Ils rouilleraient en quelques secondes. Non, les robots ce serait pas possible. Enfin, tant que l'on avait un boyau et là on regardait dans le fond de la cour pour voir s'il était bien là.



Les extra-terrestres, ah ça, oui. Ils viendraient de la planète Mars, assurément, parce que sur Mars il y avait des Martiens, tout le monde le savait. Ils arriveraient avec leurs soucoupes volantes et bousilleraient tout. Peut-être nous laisseraient-ils en paix si on leur échangeait des bouteilles vides ou des Matchbox... Mais chose certaine, la fin du monde allait vraisemblablement se produire à l'an 2000. On ne savait pas pourquoi mais c'était ça. On ne s'en faisait pas outre mesure puisque nous ne serions plus là. On avait beau être au début des années 70 il n'en demeurait pas moins que selon nos «puissants» et «savants» calculs l'an 2000 n'arriverait pas avant au moins cent ans. C'était ça qui était ça et on en était bien content.



Enfin, comme vous pouvez voir on ne manquait pas d'imagination et les idées farfelues ne manquaient pas et croyez-moi,à six ou sept ans ça ne manque pas de charme.

Mais de véritables élucubrations sur de potentielles fins du monde il y en avait, dans des livres ou dans les journaux. Des pseudo-experts se prononçaient non seulement sur les causes mais aussi sur des dates bien précises. Et quelque part il se trouvait des gens pour croire en ces balivernes dignes de ce que l'on retrouve dans les biscuits chinois. Il y eu depuis ce temps toute une foule de prédictions de fin du monde qui se sont évidemment toutes avérées tout à fait fausse et pour cause puisqu'elles ne s'appuyaient sur rien. Encore aujourd'hui on ne peut y échapper et malheureusement trop de gens sont parfaitement convaincus que le 21 décembre 2012 sera la vraie-de-vraie-tout-à-fait-vrai-pas-de-menteries-pantoute-juré-craché fin du monde. Tout ça à cause d'un calendrier maya qui a été interprété tout croche et qui est devenu un véritable gouffre à bêtises sans fond.

Soupir.

Pour se calmer un peu les esprits et prendre ça zen comme mes amis et moi quand nous étions gamins, il suffit de s'armer d'un esprit critique, de cesser de croire toutes ces âneries et de s'informer adéquatement.

On se reverra le 22 décembre, promis!

jeudi 17 mai 2012

Design automobile: l'audace des années 50

Les années 50 sont assez dichotomiques, socialement parlant. C'était une période où la guerre froide avec l'Union Soviétique laissait présager qu'une pétarade atomique allait tout vaporiser d'une minute à l'autre et que personne ou presque ne verrait un tant soit peu l'ombre des années 60. Dans le ciel on voyait passer des bombardiers, à la radio ou à la télévision des messages étaient diffusés quant aux mesures à prendre en cas d'attaque nucléaire. Dans le Nevada et dans quelques atolls du Pacifique on faisait péter bombe atomique par-dessus bombe atomique. Les abris atomiques étaient clairement affichés et on publiait quantité d'information sur l'art de construire son propre abri dans la cour arrière.

On serait évidemment porté à penser que la vie était morne et déprimante à la tonne mais vous savez quoi? c'était tout à fait le contraire. Jamais dans tout le vingtième siècle n'a t-on vécu avec une joie de vivre aussi féroce. 

Il y avait d'abord la couleur. Fini le brun caca, le vert malade, le gris déprime, le blanc institutionnel aseptisé et le noir mortuaire. Bienvenue au jaune serin pétant, le rose nanane, le turquoise éclatant et le bleu azur! Et on utilisait ces couleurs sur tout! Électro-ménagers, meubles, maisons, objets décoratifs, couvre-planchers...

La musique aussi s'était ramassée avec une dose massive d'adrénaline: on dansait maintenant aux rythmes endiablés d'Elvis Presley, Little Richard, Buddy Holly, Jerry Lee Lewis, Chuck Berry, Bill Haley & the Comets...  Bref, dans toutes les sphères de la vie on semblait vivre à 500% comme si la fin du monde était quelque chose d'imminent.

Un autre manifestation significative de cette explosion créative fut le design automobile. Outre l'utilisation massive des couleurs décrites ci-haut les concepteurs carrément lâchés lousse et c'est certainement durant cette période qu'on a vu apparaître les modèles les plus audacieux jamais conçus.

Lorsque vous vous promenez dans la rue aujourd'hui et que vous regardez les différentes automobiles, êtes-vous vraiment impressionné par les designs? Peut-être est-ce que vous êtes comme moi et avez cette impression que toutes les voitures sont taillées d'après le même moule. En anglais on parle de design «cookie cutter», qui veut dire «manque d'originalité ou de distinction», faisant référence à l'uniformité qui ressort de l'utilisation d'un moule à biscuits.

J'ose poser la question: où est l'audace dans le design automobile d'aujourd'hui? Où est cette imagination débridée qui a permis de voir, dans les années cinquante, des voitures comme celles-ci:

La Pontiac Club de Mer fut conçue en 1956 par Harley Earl comme voiture sport deux places et munie d'un moteur de 287 pouces cube V-8. Malheureusement la voiture ne fut jamais mise en production et le prototype a été vendu en 2007 à un collectionneur pour la somme de $75,000.






La Firebird III est une autre voiture-concept tout à fait époustouflante et conçue en 1958 par General Motors. Avec une carrosserie entièrement faite en titane avec pas moins de sept ailerons, son aérodynamisme fut testée de façon exhaustive. Comportant deux sièges, visiblement séparés, la voiture était alimentée par une turbine au gaz Whirlfire d'une puissance de 225 chevaux ainsi que d'un moteur plus petit à essence de 10 chevaux pour alimenter les différents instruments innovateurs comme un régulateur de vitesse et l'air climatisé. La voiture avait d'étranges similitudes avec les avions dont le freinage (air drag brakes) ainsi qu'un joystick situé entre les deux sièges au lieu d'un volant conventionnel.



Le Dodge Dart-Diablo Concept fut conçu par Dodge en 1957 dans un style qui n'est pas sans rappeler les concepts de Bertone en Italie, quoiqu'en version plus américanisée, donc plus large. Dotée d'un aérodynamisme éprouvé en usine elle était dotée d'une peinture en deux tons qui lui donnait un style racé.


La Ford Nucleon, qui fait penser à un El Camino, fut développée en 1958 par Ford et digne d'un film de science-fiction puisqu'elle était mue non pas par un moteur à essence mais bien par... un réacteur nucléaire. C'est le truc rond que l'on voit à l'arrière et qui ressemble à une roue de secours. Il s'agissait en fait d'un moteur à vapeur fonctionnant grâce à la fission de l'uranium, système utilisé dans les sous-marins. Chez Ford on était convaincu que la miniaturisation permettrait éventuellement d'installer ce type de moteur dans des voitures. 



La Cadillac Cyclone, mise au point par la division Cadillac de General Motors (duh!) s'inscrit parmi les voitures directement inspirées par l'aviation, non seulement à cause de son aérodynamisme de missile mais aussi avec ses ailerons ressemblant à des stabilisateurs. Elle comportait aussi, et tenez-vous bien, un système de détection de collision par radar installé dans les deux cônes noirs situés à l'avant. La canopée était traitée pour protéger des rayons UV et glissait électriquement dans le compartiment arrière en même temps que les portières qui elles, se rétractaient automatiquement.


La Ford X2000 semble tout droit sortie d'un épisode des Jetsons et pour cause puisqu'il s'agissait d'une voiture-concept inventée en 1958 par le département de design de Ford en prévision de ce que les voitures de l'an 2000. En terme de design le devant semblait être une version modernisée de celui de l'Edsel alors que l'arrière était quelque peu typique des
voitures du temps mais dont les ailes semblaient surmontées de fusées d'appoint. La voiture n'a jamais été mise en production ni même construite grandeur nature mais le fut cependant par Andy Saunders, un enthousiaste très... enthousiaste.




En 1956 les gens de la division Oldsmobile de General Motors ont pondu la Golden Rocket, un véhicule sport deux places muni d'un puissant moteur V8 de 234 pouces cubes qui produisait pas moins de 275 chevaux. La voiture, dotée d'une carrosserie entièrement faite en fibre de verre, comportait des éléments très intéressants dont un mécanisme qui faisait lever le toit tout en faisant pivoter le siège du conducteur vers l'extérieur dès que la portière s'ouvrait.


Le Mercury D-528 n'a jamais été conçu pour la production (malheureusement) mais s'est plutôt inscrit dans le cadre d'un projet de recherche. La voiture dont l'origine remonte à 1953~1954 devait essentiellement servir à tester des éléments comme l'air climatisé, positionnement des sièges et absorption d'impact.


La Ford La Tosca, qui tire probablement son nom de l'opéra de Pucini, fut conçue en 1954 par Alex Tremulis et s'inscrivit parfaitement dans le courant «space age» de l'époque. Tremulis se servit essentiellement du concept comme leçon, afin de démontrer aux étudiants en design automobile comment ça pouvait être difficile, même pour les professionnels, de concevoir une voiture. Elle ne fut jamais mise en production mais son concept évolua dans le design de la Lincoln 1958.



La Chevrolet Biscayne est une voiture-concept imaginée par General Motors en 1955 mais qui ne fut jamais mise en production. Outre sa carrosserie d'une pièce en fibre de verre la voiture ne semblait pas comporter d'éléments pouvant la différencier des autres voitures de l'époque. Les avis sont aujourd'hui partagés quant à son look; certains y voient de l'audace alors que d'autres ni voient qu'une fricassée rassemblant des morceaux de Corvair, de Corvette, d'Impala et de Belair. La voiture fut mise à la ferraille mais rachetée bien des années plus tard par un collectionneur qui a entreprit de la restaurer complètement.



Le Chrysler Norseman est une voiture-concept qui fut mise au point en 1956. Ne voulant pas se contenter d'une maquette Chrysler demanda à la compagnie italienne Ghia de lui fabriquer un modèle 100% opérationnel. Les gens de Ghia ont mis environ un an à construire le véhicule qui comportait certaines particularités intéressantes dont un toît en cantilever et un toît ouvrant motorisé. La voiture devait être en montre lors d'un salon organisé par Chrysler en 1957 et la compagnie Ghia embarqua la Norseman à bord du paquebot Andrea Doria, lequel coula, on le sait, au large du Massachussetts à la suite d'une collision avec un autre navire.


Avec le concept du Buick Le Sabre 1951, Harley Earl a magnifiquement réussi à intégrer le look d'un avion de chasse moderne à un design automobile et ce, bien avant que ça ne devienne en vogue. C'était l'époque où les jets à réaction remplaçaient progressivement les avions à hélices et Earl songeait depuis un temps à transposer ce concept dans une automobile. La voiture incorporait des éléments aussi avant-gardistes pour le temps comme un système électrique à 12 volts (alors que les automobiles du temps utilisaient 6 volts), des sièges chauffants, phares électriques dissimulés à l'avant dans le milieu, un détecteur d'eau servant à fermer automatiquement le toît en cas de pluie ainsi qu'un système électrique permettant de «monter» la voiture afin de faciliter un changement de pneu.



(Version Hot Wheels)

Et pour terminer cette liste non-exhaustive, voici la Lincoln Futura. Cette voiture fut conçue par la division Lincoln de Ford en 1955 et fut construite au coût de $250,000 par la compagnie italienne Ghia.


 (En version modèle réduit)

(Version Hot Wheels)

Voiture-concept, la Lincoln Futura ne fut jamais mise en production mais fut acquise par le légendaire George Barris qui s'en servit en 1966 pour créer ce qui est probablement devenu la voiture la plus iconique de tous les temps:


lundi 14 mai 2012

oratorio


L'Oratoire Saint-Joseph pris tôt par un matin de juin. Je m'attendais à ce que la place soit déserte, surtout à l'heure où j'étais arrivé. Non seulement il y avait du monde mais aussi s'en trouvait-ils pour grimper les marches centrales à genoux.

dimanche 13 mai 2012

Le cas Lucas


Dans un article récent je vous ai raconté comment George Lucas avait bâclé son histoire de manière à nous faire croire que Luke Skywalker et les rebelles de l'Alliance étaient les bons et que l'Empire était mauvais. Aujourd'hui j'ai décidé de remettre un peu les pendules à l'heure concernant môssieur Lucas, justement. Et pour les besoins de la cause on va remonter quelque part au milieu des années 70, si vous le voulez bien (vous n'avez pas tellement le choix de toute façon, ha ha).

Or donc.

Vous êtes un exécutif des studios 20th Century Fox et les choses ne vont pas bien. Pire, chaque fois que vous regardez les états financiers de la compagnie vous faîtes automatiquement des cacas mous et buvez du Maloxx à même la bouteille. Essentiellement, la compagnie est sur le bord du gouffre et il vous faut quelque chose pour renflouer les coffres.

Arrive alors un pimpant et jeune réalisateur du nom de George Lucas qui vous propose son idée de film. Vous connaissez un peu le type puisqu'il a réalisé un autre film du nom d'American Graffiti. Ah oui, il a aussi fait THX 1138, une sorte de bouette de science-fiction complètement incompréhensible qui a fait patate aux box-office. Et là le bonhomme est devant vous avec un projet de film... de science-fiction.

Vous roulez des yeux mais ceux-ci sortent pratiquement de leurs orbites et tombent sur le plancher en roulant quand vous lisez le titre du film projeté:

«Adventures of Luke Starkiller, as Taken from the Journal of the Whills, Saga I: The Star Wars»

De ce que vous pouvez lire dans le résumé (lire: fouilli de confusion de 200 pages), c'est qu'il s'agit de l'histoire de Mace Windy (on préfère assumer qu'il ne porte pas ce nom parce qu'il a un problème intestinal). Windy est un Jedi-bendu d'Ophuchi dont les aventures sont relatées par C.J. Thorpe, un étudiant padawaan des fameux Jedi.

Vous prenez une gorgée de cognac tout en vous demandant très sérieusement si vous acceptez de financer le projet de Lucas ou bien si vous appelez la sécurité en leur demandant d'emporter une camisole à grandes manches...

Malgré tout 20th Century Fox accepte de financer le projet en remettant à Lucas un chèque de $8.5 millions de dollars soit grosso-modo l'équivalent de 35 millions aujourd'hui. C'est un méchant pari parce que s'il y a une chose que les bonzes d'Hollywood savent, c'est que la science-fiction au cinéma ça ne fait pas d'argent.

Évidemment vous vous réservez le droit d'aller voir ce que Lucas fait de l'argent, comment il dépense tout ça et à quel rythme le film avance. Au bout d'un an les gens de la Fox sont consternés de voir que l'équipe responsable des effets spéciaux a bousillé la moitié du budget et n'a en tout que trois séquences qui sont terminées. C'était pas mieux en  Angleterre; l'équipe de tournage là-bas se moquait ouvertement de Lucas, prenait de longues pauses et refusait de faire des heures supplémentaires afin de terminer le tournage à temps. Pas besoin de dire que le plafond budgétaire a sauté. Et si Star Wars floppait, 20th Century Fox s'enliserait définitivement dans des sables mouvants financiers dont elle ne se serait  jamais sortie.

Très peu de gens étaient convaincus que Star Wars fonctionnerait. Ainsi, Dave Prowse, le type barraqué sous le costume de Darth Vader avait tellement honte qu'il ne voulait pas voir son nom au générique. Kenner, qui avait obtenu la licence pour les jouets dérivés du film semblait regretter son choix et ne semblait pas trop pressée de concevoir quoi que ce soit.

Maintenant imaginez les faces allongées des gens de la Fox quand seulement 39 salles dans tous les États-Unis ont accepté de faire jouer Star Wars. Rien de rassurant, on va s'entendre là-dessus. Mais bon, vous allez dire que Star Wars a finalement connu un succès sans précédent et que l'on a reconnu en George Lucas un véritable génie qui fut, à prime abord, incompris.

Pas trop vite.

Vous connaissez Gary Kurtz? Observez le générique de Star Wars et The Empire Strikes Back et vous verrez apparaître le nom du bonhomme en tant que producteur. Kurtz a gradué de la même université que Lucas (USC) et a collaboré avec Lucas pour American Graffiti. Kurtz est aussi allé beaucoup plus loin que son rôle de producteur, ayant lui-même coordoné le travail des acteurs, essentiellement le travail du réalisateur). Après The Empire Strikes Back Kurtz a clairement vu dans quelle direction Lucas voulait diriger la franchise: les "/$%?&* de jouets et la commercialisation «at large»: bobettes, sacs à dos, livres à colorier, céréales, chandails, ensembles de lit, bouteilles de shampoing, casse-têtes... You name it. Alors Kurtz a décidé de lever les feutres.

Les personnages, vaisseaux et environnements? Remerciez plutôt Ralph McQuarrie, malheureusement décédé récemment. Si ce n'aurait été de sa vision les chances auraient été bonnes pour que Star Wars ressemble visuellement à un navet de série B sans trop de saveur. Même le personnage de Darth Vader est essentiellement dû à McQuarrie. Quoi, vous croyez vraiment que Lucas avait originalement envisagé toute la saga de la chute et de la rédemption d'Anakin Skywalker dès le début?

Niet!

Dans les premières version des scripts de Star Wars Darth Vader n'était pas un Jedi, ni même une sorte de poumon mécanique sur pattes avec une respiration de vieux Chevrolet. Vader n'était qu'un simple général de l'Empire et rien d'autre et jamais il n'avait porté un autre nom (surtout pas Anakin Skywalker). Si vous voulez vous en convaincre, regardez le duel entre Vader et Obi-Wan dans Star Wars et observez comment ce dernier n'appelle Vader que par son prénom de... Darth. Ce n'est que bien des années plus tard, quand Lucas va inventer le concept qui fait que tous les Sith se prénomment Darth.

Le masque de Vader? McQuarrie. Dans la séquence d'ouverture de la version originale de Star Wars, il était prévu que Vader aborde le navire rebelle en «marchant» dans l'espace, requierant ici une masque pour respirer alors McQuarrie en a conçu un en se basant sur un masque de guerre japonais. Lucas quant à lui n'avait aucun idée précise de qui était Darth Vader, au point où dans certaines ébauches il se retrouvait aux côtés d'Anakin Skywalker. Ce n'est que dans la seconde version que le bonhomme se rapproche de la version que l'on connaît.

Un autre des personnages les plus représentatifs de Star Wars est C-3PO, le robot protocolaire qui connaît plus de 6 millions de dialectes. Mais n'allez pas penser deux minutes que c'est ce que voulait Lucas. Pantoute. En fait Lucas voulait faire du personnage un sorte de vendeur de chars usagés un peu huileux (qu'il réussit à ré-introduire dans The  Phantom Menace avec le gros maringouin mutant Watto). C-3PO est essentiellement dû à son interprète Anthony Daniels. Et qu'aurait été Star Wars sans le génie musical de John Williams et les sons uniques créés par Ben Burtt?

Pendant un certain, je m'en souviens très bien, il y eu cette légende urbaine qui voulait que Lucas avait pondu une histoire tellement complexe qu'il avait dû la scinder en plusieurs parties. Il suffisait de regarder le tout début du texte déroulant de Star Wars pour s'en convaincre puisque ça commençait avec «Episode IV». Or, la version originale non-éditée du film ne comporte pas de «Episode IV» mais alors là pas du tout. C'est quelque chose qui a été rajouté par la suite. Dans les faits, Lucas n'avait fait de Star Wars qu'un seul et unique film parce que lui-même n'était pas exactement convaincu que son film fonctionnerait.

Le succès de Star Wars a permis The Empire Strikes Back qui est considéré par à peu près tout le monde comme étant le meilleur de TOUTE la série (même les «prequels», ho ho). Or devinez quoi? Non seulement le scénario n'a pas été écrit par Lucas (il faut remercier Lawrence Kasdan) mais en plus il n'a même pas daigné réaliser le film, laissant la besogne à Irvin Kershner. Quant à Return of the Jedi c'est Richard Marquant qui l'a réalisé.

Évidemment Lucas a tout de même écrit l'histoire de Star Wars mais au début ce n'est pas exactement ça qu'il voulait faire. Il était plutôt intéressé à tourner un «remake» de Flash Gordon mais comme Dino De Laurentis en avait déjà acquis les droits Lucas n'a pas eu d'autre choix que de pondre son propre récit.

Si vous avez déjà vu The Hidden Fortress de Rukosawa (sinon je vous le conseille) alors vous n'êtes probablement pas sans avoir noté des similarités entre Star Wars et le chef-d'oeuvre du cinéaste japonais où un princesse mène une rébellion afin de reconquérir son domaine qui a été conquis par un «vilain empire».

La séquence finale de Star Wars, où les chasseurs rebelles attaquent l'Étoile de la Mort pour la faire sauter fait aussi beaucoup penser à la séquence d'attaque dans The Dam Busters. Dans cet excellent film de 1954 un groupe de bombardiers britanniques ont pour mission de faire sauter un barrage allemand à l'aide de tonneaux explosifs conçus spécialement pour sautiller à la surface de l'eau jusqu'au point d'impact. D'ailleurs un type inventif à eu la brillante idée de coller la séquence audio de Star Wars avec un montage réalisé avec The Dam Buster.


Le caca à passé dans le ventilateur quand Lucas a tout bonnement décidé de prendre en main la réalisation et l'écriture des «prequels», en partant avec ce baril de guano que fut Phantom Menace. Bonjour les dialogues insipides à plein camion et qui ont été livrés, dans les deux autres films, à plein cargos.

Mais ce n'est pas tout. En 1988 lors d'une conférence il a dit ce qui suit:

«People who alter or destroy works of art and our cultural heritage for profit or as an exercise of power are barbarians … These current defacements are just the beginning.»

«Tomorrow, more advanced technology will be able to replace actors with “fresher faces,” or alter dialogue and change the movement of the actor’s lips to match. It will soon be possible to create a new “original” negative with whatever changes or alterations the copyright holder of the moment desires..

«In the future it will become even easier for old negatives to become lost and be ‘replaced’ by new altered negatives. This would be a great loss to our society. Our cultural history must not be allowed to be rewritten.»

Faut croire que l'idée de faire du ski sur des montagnes d'argent encore plus grosses lui ont fait rapidement oublier ce qu'il avait dit à ce moment-là. Il s'est alors joyeusement appliqué à massacrer Star Wars en changeant tout plein de choses dans la trilogie originale, comme si avoir créé les personnages les plus insipides de toute l'histoire du cinéma, Mace Windu, Jar Jar Binks et Anakin Skywalker gamin n'était pas assez...

Peut-être qu'à un certain moment, il y a bien longtemps, Lucas a eu un certain flair et une parcelle de génie mais ce temps-là fut court sans compter que bien des choses issues de Star Wars sont dûes à d'autres. Et puis je ne lui pardonnerai jamais de s'être allègrement soulagé sur la franchise Indiana Jones, parce que n'oublions pas que c'est à cause de lui s'il y avait des foutus extraterrestres dans Kingdom of the Crystal Skull... Toutefois, rien ne prouve jusqu'à quel point Lucas peut s'abaisser pour prostituer sa franchise que cette abomination:


 

samedi 12 mai 2012

Newlands en 1953


Il y a de ces moments où l'on a beau chercher de l'information sur un sujet donné mais où l'on ne trouve malheureusement que très peu d'information. C'est le cas de la publicité d'aujourd'hui qui date de 1953 et qui vante les mérites de la laine à tricoter Newlands. La compagnie n'avait aucune usine à Montréal mais avait des représentants; R. M. Bricker & Sons. Ceux-ci avaient leur bureau principal au 2054 Connaught mais ceux qui s'occupaient de Newlands se trouvaient à la suite 912 (9è étage) du 1255 University, l'édifice, sis au coin sud-est de University et Ste-Catherine et qui existe encore.

Quant à la compagnie Newlands elle-même, peu de choses. Est-ce que cette marque de laine à tricoter fut bien populaire? Bonne question. Il existe toutefois une compagnie australienne du nom de Newlands et qui fabrique justement de la laine. Serait-ce la même compagnie?

http://www.newlandscolouredwool.com.au/index.cfm

vendredi 11 mai 2012

pelem


Intérieur de la Biosphère, qui fut le pavillon des États-Unis lors d'Expo 67. Conçu par Buckminster Fuller le dôme en aluminium était recouvert d'une coquille en acrylique. Celle-ci a brûlé en mai 1976 ne laissant derrière que l'ossature métallique.

33 tours et puis revient


Comme peut-être plusieurs autres de mon âge, j'ai conservé la plupart des disques 33-tours que j'ai acheté quand j'étais jeune. Y'avait-il plus grand plaisir que d'aller passer des heures à farfouiner chez Sam the Recordman sur Ste-Catherine? Trois étages du pur plaisir!

Flip, flap, flip. C'était le bruit caractéristique que faisaient les albums qu'on passait les uns après les autres. Et puis un jour les choses ont commençé à changer quand les cassettes ont pris de plus en plus de place. Les 33-tours étaient encore là mais leur nombre diminuait de plus en plus. Par contre je ne trippais pas trop sur les cassettes justement parce tout était trop petit, du «covert art» en passant par les minuscules livrets à l'intérieur (quand il y en avait). Les cassettes ne m'enchantaient pas trop parce que le qualité du son n'était pas très bonne et à mon sens très inférieure au 33-tours. Rien de plus frustrant aussi que de voir le lecteur bouffer le ruban ou encore de constater que ce même ruban se tortillait, nous faisant écouter un étrange mélange des deux côtés de la cassette. Personnellement je préférais enregistrer mes compilations sur des cassettes VHS-HQ. J'en suis venu à presque tout copier ma collection de 33-tours sur ces types de cassettes (stéréo, évidemment).

Les cassettes vierges avaient toutefois un certain avantage, on pouvait y enregistrer les morceaux de notre choix, de faire nos propres compilations, si on veut. Mais me promener chez Sam, chez Discus ou ailleurs, avait perdu son charme.  

Le coup de grâce est arrivé avec les fameux CD. C'était annonçé comme la «grande révolution» à cause, soit-disant, de la meilleure qualité de son. Des stations de radio faisaient même des émissions spéciales où elles ne diffusaient que de la musique provenant de CD. Mais je suis tombé dans le panneau et je me suis acheté, dès 1987, un lecteur CD. Quelques années plus tard il n'arrivait plus à lire certains CD et un peu avant l'an 2000 il ne lisait plus rien du tout, les CDs ne faisant que tourner inutilement sans que rien d'autre ne se produise.

Toutefois, au risque d'en voir certains me contredire et très certainement me qualifier de puriste, je persiste à croire que la qualité d'un 33-tours est de loin supérieure tant à la fichue cassette qu'au CD. C'est clair que si on fait jouer un 33-tours sur un tourne-disque patente-à-gosse acheté chez le Cousin du Pick-Up Reconditionné Enrg., ça va jouer comme de la merde mais sur un système de son de qualité; une bonne table, une bras bien aligné et aiguille de qualité, ça torche assez sérieusement.

Évidemment y'a des 33-tours produits au début des années 70 qui n'ont pas une très belle sonorité et il y a une bonne explication: la crise du pétrole. Alors les compagnies de disques, pour sauver des sous, ont tout simplement décidé de fondre les 33-tours invendus (avec toutes leurs impuretés) pour represser de nouveaux disques, alors la qualité a mangé un coup de pied dans les testicules.


Faut pas oublier aussi que le fameux MP3 (ou n'importe quel format digital) n'est qu'une imitation. Si vous écoutez «Born on the Bayou" de CCR en digital ce n'est pas John Fogerty, Stu Cook, Tom Fogerty et Cosmo que vous entendez jouer mais une imitation. Un fac-similé. Une photocopie faite en pharmacie.

Et pour tout dire, c'était pas mal plus agréable de revenir à la maison avec un ou deux albums et de passer l'après-midi à les écouter tout en observant la grande pochette, z'yeuter tout ce qu'il y avait à l'intérieur comme les paroles ou encore des posters. On avait quelque chose de tangible et non un truc digital et immatériel comme un vulgaire MP3... Sans compter les éditions spéciales comme les importations qu'il fallait se donner la peine de chercher. Pas d'internet ou de eBay dans l'temps.

Aussi, le 33-tours dure pas mal plus longtemps que les autres formats. Plusieurs CD que j'ai acheté dans les années 80 ne peuvent plus être lus peu importe le lecteur. Les cassettes sont des médiums magnétiques et l'information sur le ruban se détériore grandement avec le temps (comme avec les VHS). Ma collection de vinyle? Je la ressort et la fait rejouer sans aucun problème. C'est pour cette raison que les 33-tours peuvent encore transiger à de très bons prix sur eBay. Combien va valoir votre toune iToune/MP3 dans dix ou quinze ans? Et ça, si c'est encore compatible avec quelque chose...

Ce qui est le plus intéressant c'est que la production de 33-tours a repris et que les ventes vont très bien. En fait, avec des ventes de $3.9 millions en 2011 ça représente une augmentation de 39.3% par rapport avec l'année précédente.

Et je ne pourrais pas être plus heureux!