lundi 29 avril 2013

L'usine Lesney

Dans un autre article je vous parlais de la vénérable compagnie Lesney, bien connue pour avoir fabriqué les fameuses voitures Matchbox. Si vous vous souvenez je racontais aussi comment Lesney, au tournant des années 80, s'est retrouvé en grosse difficulté financière. Pourtant Mattel n'avait pas ce genre de problème avec les Hot Wheels, tout simplement parce que le gros américain faisaient depuis longtemps fabriquer ses voitures à Hong Kong où la main d'oeuvre était bon marché. Chez Lesney on fabriquait toujours de façon locale. En 1969 la compagnie s'était installé dans l'ancienne usine de Ecko Electronics Works sur le bord de l'eau dans un arrondissement de Londres. A cette époque l'usine comptait pas moins de 2000 employés répartis sur des quarts de travail de jour et de soir.

À l'expédition. On voit les boîtes de la série Superfast.

Une employée de l'assemblage.

Ici on voit une jeune fille travaillant au moulage des pièces en plastique.

Des pièces fraîchement peinturées et séchées sont récupérées.

Assemblage de pièces par pression.

Ici c'est la mise en boîte de la série I-75.

Et puis quand les choses n'ont pas bien tourné pour la compagnie, incapable de faire face à la concurrence américaine qui faisait tout fabriquer en Asie alors que les employés chez Lesney demandaient de meilleurs salaires et conditions. Mais remarquez que Lesney n'était pas la seule compagnie de p'tites autos à être dans le caca. Corgi et Dinky pataugeaient dedans jusqu'au nez elles aussi.

Alors on a tout fermé, tout simplement et l'usine est tout simplement tombée en décrépitude. Les lieux, abandonnés, ont été visités maintes fois par des gens curieux, certains ayant pu mettre la main sur des petites voitures qui auraient été laissées là. Y'en a un qui a raconté avoir récupéré de vieux moules mais probablement inutilisables. En 2008 ce fut au tour d'un explorateur urbain du nom de Downfallen de s'y aventurer en pleine nuit avec comme seul et unique but d'y prendre de magnifiques photographies.











Selon toute vraisemblance on n'a pu trouver une façon de récupérer le bâtiment et ce dernier a subi un sort avec lequel nous sommes particulièrement familiers ici à Montréal: on l'a démoli pour y construire des condos à la place. En 2010 tout a été rasé et il ne reste plus rien de l'ancienne usine.



Quelques unes des voitures «lousses» de ma collection qui prédatent la série Superfast.

 Celles-là, de la série Superfast, incluant des modèles Rolamatics, n'ont jamais été sorties de leurs emballages.

Saviez-vous ça vous autres? La bâtisse est peut-être pu là mais la marque de commerce Matchbox existe encore pis cette année on fête son 60è anniversaire. Aujourd'hui ça appartient à Mattel pis les chars sont faits en Thaïlande tandis que les Hot Wheels eux autres sont fabriquées en Malaisie, là d'où vient le lait du même nom. Oups, s'cusez, ça l'air que la Magnésie pis la Malaisie c'est pas pareil. Sont même pas proche un de l'autre ça l'air. Oubliez ça.

samedi 27 avril 2013

domum atholstan


Détail du portique d’entrée de la maison Atholstan sur la rue Sherbrooke ouest. Lord Atholstan n’est pas le nom d’un vilain de la série Batman mais le titre de noblesse de Hugh Graham. Ce monsieur, avec George T. Lanigan et Marshall Scott, a fondé le journal Evening Star en 1869 et qui se vendait à l’époque 1 sou. C’est ce journal qui deviendra plus tard le Montreal Star. Graham devient chevalier en 1908 de par le roi Édouard VII, puis lord Atholstan en 1917 de par le roi George V.

Graham était un supporter de la conscription, cette mesure d’enrôlement militaire obligatoire. La conscription n’est pas une mesure populaire et puis bon, y’a des types, quelque peu radicaux, qui ne partagent pas tout à fait la prise de position de Graham et lui font savoir en faisant sauter sa maison de villégiature. Boum! Heureusement le personnage n’y était pas, mais tout de même.

Quant à sa résidence principale les plans ont été confiés aux architectes Dunlop et Heriot. Les travaux ont commencé en 1894 pour se terminer un an plus tard. Des modifications ont été apportées en 1905 par les architectes Heriot et MacVicar et les derniers ont été apportés en 1978 par George F. Eber. Le magnifique bâtiment en grès, a heureusement été épargnée de toutes sortes d’ajouts et de modification modernes de sorte qu’il se trouve aujourd’hui assez identique à ce qu’elle avait l’air dans le temps. On l'a intégré au complexe de la maison Alcan en 1983.

 
Saviez-vous ça vous autres? Hugh Graham là, ben yé mort en 1938 pis avec lui, le titre de baron. Pourquoi? Ah ben ça c’est à cause d’la bonne vieille tradition patriarcale. Voyez-vous, Graham a eu une fille mais pas de garçon pis l’affaire, pour qu’un titre de noblesse soit transmit faut que ça soit un ti-gars autrement vous allez chesser su'a corde comme une vieille débarbouillette. Faque, on soupire pis on roule des yeux tout l’monde en même temps.

mardi 23 avril 2013

vetus aedificium


Vieux bâtiment industriel situé sur la rue Murray dans Griffintown, tout juste au sud de William et à deux pas de l’endroit où fut assassinée Mary Gallagher. L’architecture est ici est simple et fonctionnelle mais solidement construite. Au début du siècle les frères Bissonnette y tenaient leur commerce de bois de chauffage et de charbon, combustibles alors largement utilisés surtout dans les maisons. À cette époque soyez assuré que l’électricité dans Griffintown était un luxe.

 
Saviez-vous ça vous autres? Les charbons ont beau se ressembler (dans une certaine mesure, on s’entend) mais sont pas toutes pareils. On a l’anthracite, le bitumineux, le sub-bitumineux pis le lignite. Sans compter toutes les… prenez-vous des notes là ou bedon on dit ça pour rien? Comme on disait, y'a plein de sous-catégories comme le méta-anthracite, le semi-anthracite, le sub-bitum… Bon ok, on a compris.

dimanche 21 avril 2013

Un petit peu d'insinuations subtiles

Y'a de cela bien longtemps la censure, surtout au temps du Hay’s Office Code, avait le bras long et la paire de ciseaux rapide comme l'éclair. On passait les films et dessins animés à la loupe et on s'assurait ainsi que rien d'osé, vulgaire ou pouvant comporter une connotation suggestive ne passe. Pour y arriver, on disposait comme référence, d'une liste de vingt-cinq points très articulés sur ce qui était acceptable et ce qui ne l’était pas.

Pour ce qui est des comics on peut s’entendre pour dire qu’à ce moment-là à peu près n'importe quoi passait, tout simplement parce d'abord le médium était relativement récent mais aussi parce qu'il n'y avait aucun organisme de contrôle, contrairement au cinéma. En ce sens les choses on changé en 1954 quand on a décidé de créer une commission d'enquête sur l'influence négative qu'avait les comics sur les jeunes garçons. Les comics du temps étaient assez notoires pour les mises en scène d'horreur et de torture, impliquant généralement des filles attachées et peu vêtues. L'argument pour un contrôle du contenu des comics était que les garçons reproduisaient les comportements sadiques des revues dans leurs jeux. C'est comme ça qu'on a créé le Comics Code Authority, un organisme qui a décrété une liste longue comme ça des choses à ne pas montrer dans les comics, dont rien de sexuel, de quelque manière que ce soit, donc un peu à la manière du Hay’s Office Code.

Faut comprendre que le Comics Code Authority n'avait pas de contrôle direct sur les éditeurs de comics mais si la couverture n'avait pas le fameux logo alors les distributeurs ne s'en occupaient pas. Toutefois, les restrictions de l'organisme ont eut quelques effets intéressants; d'abord elles ont permis la création d'un réseau underground qui pouvait ainsi contourner parfaitement les règles puis a stimulé les illustrateurs à insérer des références sexuelles que les gamins ne voyaient évidemment pas mais qui n'échappaient pas à l'œil averti.








 

 

 




 
 

 

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Comme je le disais plus haut, les censeurs passaient en revue les dessins animés avec une loupe. Mais parfois, ce qu'ils cherchaient à couper ne se trouvait pas exactement là où ils regardaient. Par exemple, le personnage de Flash qui grimpe une montagne à la vitesse de l'éclair. Y aurait-il une raison de s'attarder sur ça? Mettez-vous à la place des censeurs et observez la séquence suivante:


 N'avez rien remarqué? Peut-être avec-vous tout simplement cherché une forme féminine suggestive dans la paroi de la montagne qui défile, ou encore dans les nuages? Je vous assure que ce n'est pas le cas. Il ne se trouve rien dans la montagne ni dans les nuages. Alors pour vous aider un peu, faisons donc un arrêt sur image ou, comme on dit en anglais, freeze frame.




Ben là, si vous le voyez pas torrieu!!! 






En terminant, vous vous souvenez probablement de cet article où j’ai parlé des fameuses Betty et Veronica de la série Archie dans lequel j’ai inclus un dessin de Dan De Carlo montrant la brune et la blonde s’amusant ensembles sous la douche complètement à poil. C’était un dessin qui n’était évidemment pas destiné à la publication. Je croyais qu’il s’agissait du seul dessin de ce genre que De Carlo avait fait mais il s’en trouve un autre qui a été dégotté il n’y a pas si longtemps. Décidément, De Carlo avait un petit fétiche…

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 Pis? Les avez-vous toutes pognées ces belles p'tites insinuations-là? Mhhhh?