dimanche 6 avril 2014

nubes quae praetervolant


Il est venu du coup une sorte d’odeur rappelant celle de l’humus. Puis il y a eu cette humidité qui s’est installé soudainement. Plus loin, une marmotte détalait pour regagner son trou. En levant les yeux vers le ciel j’ai tout de suite compris.  Il y avait à l’ouest une accumulation de cumulo-nimbus qui approchait. Ça va se gâter, me suis-je dit. Dans pas long, il y aura un orage. Et que disais la météo? Conditions variable. Ben tiens!

 
HA! Conditions variables. Ça dans l’jargon ça veut dire qu’y ont aucune idée de c’qui va faire. Faque quand vous entendez ça emportez une tuque, un parapluie pis d’la crème solaire.

 

Mais je ne suis pas dupe. Je sais très bien que même si cet orage en devenir semble encore un peu loin l’éclair peut frapper près de moi à tout moment. On sait tous qu’il faut éviter à tout prix de se réfugier sous un arbre, ce qui est probablement la pire place. L’ennui? Je me trouve sur le mont Royal, pif poil au milieu du cimetière Notre-Dame-des-Neiges à patauger, appareil photo à la main, entre des pierres tombales noyées dans les hautes herbes. Fidèle à mon habitude je m’étais parfaitement égaré dans les dédales de la cité des morts et je risquais bien de les rejoindre si je ne parvenais pas à trouver un endroit pour me réfugier avant que la pétarade ne commence. Alors je me suis mis à marcher, tournant à gauche ici et à droite par là. Par ce chemin-ci? Non, ça monte. Ah, par-là donc! On oublie ça, c’est un cul-de-sac. Par ce sentier d’abord, il descend. Tout ça évidemment en regardant vers le ciel, ce ciel qui s’assombrissait de plus en plus. Eh misère!! Au pire, que je me disais, je m’adosserai à un mausolée… Mais voilà l’amusant de la chose; de pétarade il n’y a pas eu. Même pas de grondement lointain. Pas même une seule goutte de pluie. Les gros nuages, tels des molosses inoffensifs, ont tout simplement passé leur chemin et moi j'ai repris le mien, un peu plus tard. Spectacle intéressant, à tout le moins.



Le saviez-vous? Une chauve-souris du Venezuela peut détecter et éviter les gouttes de pluie durant son vol et parvient ainsi à arriver à son abri complètement sèche.

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